logo

Le président fraîchement élu travaille depuis son QG de campagne à constituer un gouvernement, préparer les déplacements internationaux qui l'attendent et construire une stratégie pour les législatives des 10 et 17 juin.

Le changement, c’est ce matin, répétait ces dernières semaines le président élu, François Hollande. Lundi 7 mai, lendemain de sa victoire contre Nicolas Sarkozy avec 51,62 % des voix, il s’est rendu à son QG de campagne, avenue Ségur, dans le VIIe arrondissement de Paris, pour affiner sa stratégie de passation de pouvoir et réfléchir à la composition de son gouvernement. Pas de vacances de quelques jours, comme se l’était accordé Nicolas Sarkozy en 2007, parti en croisière sur le yacht de Vincent Bolloré avant la passation de pouvoir.

"On va faire le point, regarder les résultats et préparer l'avenir", a déclaré Manuel Valls à la presse à son arrivée avenue de Ségur. Egalement sur les lieux dès lundi matin, la garde rapprochée de François Hollande, notamment Stéphane Le Foll, responsable de l'organisation de la campagne, Delphine Batho, l'une de ses porte-parole, et Pierre Moscovici, son directeur de campagne, qui a coupé court aux rumeurs : "Il n’y aura pas de transition accélérée", a-t-il répété à plusieurs reprises.

Le camp du président élu n’est pas demandeur d’un autre calendrier que celui qui est convenu : les fonctions présidentielles de Nicolas Sarkozy prendront fin le 15 mai à minuit et la cérémonie de passation de pouvoir aura lieu quelques heures avant.

Rencontre avec Merkel et déplacement au G8

Le programme du président nouvellement élu, durant la semaine qui vient, est néanmoins extrêmement chargé : constituer une équipe, préparer les déplacements internationaux - notamment à Berlin pour rencontrer la chancelière Angela Merkel, dès la passation de pouvoir terminée, puis aux Etats-Unis pour un G8 les 18 et 19 mai, suivi d'un sommet de l'Otan, et enfin préparer les législatives des 10 et 17 juin. François Hollande doit rapidement constituer son équipe. Alors qui, à quel poste ? Le nom de Jean-Marc Ayrault, député-maire de Nantes, revient avec insistance ces derniers jours au détriment de Martine Aubry pour le poste de Premier ministre. Pierre-René Lemas, qui dirige actuellement le cabinet du président du Sénat, aurait la préférence de François Hollande pour le secrétariat général de l’Elysée. Au total, le gouvernement devrait s'articuler autour de 16 pôles et respecter strictement la parité homme-femme, comme l'avait promis le candidat du PS durant sa campagne.

Toutes aussi importantes durant cette première semaine : les apparitions publiques à forte valeur symbolique. La fête de la victoire du 8 mai 1945 sur l’Allemagne nazie, ce mardi, sera l’occasion pour François Hollande de marquer ses choix. L’Elysée l’a officiellement invité aux cérémonies du 8-Mai, et l'intéressé a accepté pour donner "une belle image d'unité républicaine parce que, au-delà de la gauche et de la droite, notamment dans un jour comme le 8-Mai, il y a la nation, la patrie, l'histoire de France", a déclaré le député PS André Vallini. Il y a cinq ans, Nicolas Sarkozy, élu également un 6 mai, n'avait pas souhaité s’afficher aux côtés de Jacques Chirac pour ne "pas donner l'impression d'une République à deux têtes".

François Hollande serait également attendu à Cherbourg, selon les informations du quotidien régional "Ouest-France", pour assister aux commémorations de l’attentat de Karachi, survenu il y a dix ans et au cours duquel onze employés français de la Direction des constructions navales ont été tués. Une enquête judiciaire sur les conditions de cet attentat vise des proches de Nicolas Sarkozy.

Sur l’agenda de la semaine figure également l’anniversaire du 10 mai 1981, première victoire présidentielle des socialistes sous la Ve République. Rien n’indique pour l’instant que l’équipe de François Hollande veuille renouer avec les fastes d’il y a 31 ans, quand François Mitterrand avait fleuri d’une rose les tombes de Jean Jaurès, Victor Schoelcher et Jean Moulin et était ressorti du Panthéon au son de l'"Ode à la joie" de Beethoven interprété en direct par l’Orchestre de Paris.