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 Le débat d’hier entre Nicolas Sarkozy et François Hollande est bien sûr à la Une ce matin de toute la presse française.

Et je vous propose de commencer par le Parisien, qui évoque ce matin un débat très tendu, très technique, sur le chômage, le pouvoir d’achat, la dette, l’éducation, l’immigration, et dont ne serait sorti «ni vainqueur ni vaincu».

«Trop tendu, et trop technique», pour les Echos, qui évoquent un débat «à couteaux tirés», au cours duquel «François Hollande, pugnace, a mis l’accent sur le bilan», tandis qu’un «Nicolas Sarkozy, offensif, a défendu sa capacité à présider». Un débat dont on attendait beaucoup, dont on attendait sans doute trop, d’après les Echos,  pour qui «la liturgie du rendez-vous présidentiel a montré hier ses limites»: «comme à chaque fois, aucun des deux débatteurs ne peut se targuer d’avoir terrassé l’autre, chacun a pris la main tour à tour avant de se retrouver sur la défensive. Mais a-t-on avancé ? C’est moins sûr», regrette le journal.

Pour le Figaro en tout cas, pas de doute: le match d’hier a été remporté, et même largement, par le président sortant. Le journal parle d’un débat sous «haute tension» qui a permis d’opposer  véritablement «deux visions de la France», une vision «moderne», qui serait celle de Nicolas Sarkozy, et une vision «ancienne», celle de son adversaire, «le chef d’une gauche française» qui aurait «plus de talent pour parler de son passé que pour imaginer l’avenir», ce qui pourrait finalement bénéficier au candidat de l’UMP, et lui permettre – espère le Figaro – de «l’emporter sur le fil».

Espoir qu’on ne partage pas du côté du journal Libération. Plan large contre plan serré, Libé a lui aussi son vainqueur et titre sur la façon dont François Hollande a «présidé le débat» d’hier, contraignant son adversaire à «rester sur la défensive». Pour Libération, le président sortant était hier dans «le refus constant d’assumer (son) bilan», «les piteux résultats des politiques publiques qu’il a mises en œuvre et au-delà, les dix dernières années de droite au pouvoir».

Plus enthousiaste encore, le Nouvel Obs parle de «l’avènement du cathodique président Hollande», en moquant la promesse qu’avait faite Nicolas Sarkozy d’ «exploser» ce «nul» de Hollande: « Au terme de plus de deux heures et demie d’affrontement, on ne peut que constater qu’il n’a pas atteint ce but».

Le site du Nouvel Obs, qui s’est amusé à décerner ses «Tweets d’or», les meilleures réactions lues sur le net hier soir. Ca ne vole pas toujours très haut, comme ce commentaire d’un participant à un jeu de télé-réalité, Mickael Vendetta, qui a tweeté: «Nicolas Sarkozy c est le meilleur. Hollande est un menteur». Un peu plus élaboré, ce tweet du correspondant du magazine Newsweek à Paris, qui déclare: «No Flanby tonight».

Et bien sûr la question ce matin porte sur la façon dont le débat d’hier va influencer ou non le vote de dimanche. Le site Atlantico a interrogé plus de 500 personnes pendant et à la fin du débat. D’après le site, en milieu de débat le rapport de force a été jugé de façon assez équilibrée; sur l’intégralité du débat en revanche, l’avantage aurait tourné en faveur de François Hollande, jugé «plutôt plus convaincant».

Mais tout cela, me demanderez-vous fait il un vote ? Pas sûr, à en croire le Parisien, qui a lui aussi suivi le débat avec des électeurs, dont la plupart ont expliqué qu’un débat télé ne fait pas l’élection, et que celui d’hier soir en l’occurrence n’allait pas faire changer leur vote.

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