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Sarkozy-Hollande, les moments forts du débat

Les deux candidats à la présidentielle se sont affrontés pendant un peu moins de 3 heures à l’occasion de l’unique débat de la campagne présidentielle. FRANCE 24 a sélectionné les temps forts de ce duel.

Durant près de trois heures, les deux candidats ont présenté leurs divergences point par point, s’invectivant parfois et se coupant fréquemment la parole. Le face-à-face a commencé sur des chapeaux de roues, Nicolas Sarkozy et François Hollande reprenant, l’un après l’autre, les attaques lancées par le camp opposé à leur endroit au cours de la campagne. Nicolas Sarkozy s’est offusqué d’avoir été comparé à Pétain, à Franco … François Hollande lui a répondu que la droite l’avait comparé à différents types d’animaux et qu’il avait été accusé de faire des procès staliniens.

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François Hollande a souvent renvoyé le président sortant à son bilan, notamment en matière de chômage. "Vous aviez promis 5 %, on en est à 10 %". Lorsque Nicolas Sarkozy a expliqué que "plusieurs crises d’une violence inouïe étaient passées par là", il s’est vu répondre : "Ce n’est jamais votre faute".

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Sur les questions économiques, il a beaucoup été question de l’Allemagne et de l’exemple économique allemand. Ainsi, Nicolas Sarkozy a voulu pointer les contradictions de François Hollande, qui indique que l’Allemagne se porte mieux que la France tout en refusant en même temps les réformes mises en œuvre par Berlin : "L’Allemagne fait l’inverse de ce que vous proposez aux Français."

François Hollande a tenté de rebondir en mettant en relation la mesure phare du début du mandat de Nicolas Sarkozy, le bouclier fiscal, et sa proposition de créer 60 000 postes dans l’Éducation publique.

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Lors de ces premiers échanges, Nicolas Sarkozy a accusé à plusieurs reprises son rival de mentir. Le candidat socialiste a fini par s’en offusquer, provoquant une belle cacophonie sur le plateau.

Après un rapide survol des questions européennes, au cours duquel Nicolas Sarkozy a fait valoir qu’il avait "évité l’effondrement de la Grèce" et "l’implosion de l’euro", le débat s’est porté sur la question de l’immigration. Nicolas Sarkozy a alors défendu son projet de réduction de l’immigration légale.

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Toujours au sujet de l’immigration, le débat s’est ensuite porté sur le vote des étrangers aux élections locales. Les deux candidats ont campé sur leur position : François Hollande a rappelé qu’il défend cette mesure depuis des années. "Cela existe d’ailleurs dans la plupart des pays européens", a dit le socialiste. Nicolas Sarkozy a lui souligné l’"irresponsabilité" d’une telle mesure qui entrainerait, selon lui, la recrudescence du vote communautaire.

Puis sont venus les sujets maintes fois débattus lors de la campagne que sont la burqa, la viande hallal, les horaires d’ouverture des piscines. Les deux modérateurs ont alors souhaité réorienter le débat et sont passés au thème du nucléaire.

Nicolas Sarkozy s’est porté en grand défenseur du nucléaire, "un atout français" qui date du général de Gaulle.

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François Hollande a lui rappelé qu’il voulait réduire la part de nucléaire dans la production d’énergie en France en fermant la centrale de Fessenheim. "Pourquoi voulez-vous la fermer ?, lui a demandé Nicolas Sarkozy. Pour faire plaisir à madame Joly ? [Eva Joly, candidate d’Europe Écologie-Les Verts à la présidentielle, ndlr]."

Les deux candidats ont ensuite été invités à décrire la manière dont ils envisagent leur fonction à la tête de l’État. François Hollande s’est alors lancé dans une tirade pour détailler ce qu’il entend être sa présidence "normale".

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Nicolas Sarkozy lui a répondu : "Votre normalité n’est pas à la hauteur des enjeux ", rappelant la stature des anciens présidents, De Gaulle, Pompidou, etc.

Le débat est ensuite monté d’un ton quand François Hollande a accusé Nicolas Sarkozy d’avoir nommé des amis à des postes à responsabilité. Le président sortant s’est emporté, traitant son rival de "petit calomniateur". Il a ensuite embrayé sur l’"affaire Dominique Strauss-Kahn".

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Sont venues ensuite les questions internationales. François Hollande a indiqué que, selon lui, la mission était "achevée" en Afghanistan. S’il est élu président, il s’engage à retirer les troupes françaises fin 2012. "Irresponsable" lui a répondu Nicolas Sarkozy. "Ce serait un parjure par rapport à nos partenaires", a ajouté le président-candidat.

Concernant l’Afrique, Nicolas Sarkozy a souligné la "bonne nouvelle" que constitue l’élection de Macky Sall au Sénégal et "la mauvaise nouvelle" qu’a été celle du coup d’État contre Amadou Toumani Touré au Mali. Les deux candidats n’ont en revanche pas voulu s’étendre sur le sort des otages français retenus au Sahel.

En guise de conclusion, François Hollande a salué un débat "utile", "qui a montré les différences" entre sa candidature et celle de son rival. Il s’est ensuite engagé à mettre en œuvre le changement et le "redressement" de la France en s’appuyant sur la jeunesse.

C’est enfin Nicolas Sarkozy qui a clos le débat, François Hollande ayant eu la parole le premier. Le président sortant s’est directement adressé aux électeurs de Marine Le Pen, de François Bayrou et aux abstentionnistes, leur demandant de considérer lequel des deux candidats est le plus proche de leurs idées. Reste à savoir dans quelle mesure les deux hommes sont parvenus à convaincre les électeurs qui n’avaient pas voté pour eux au premier tour.