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Droit de vote des étrangers : Hollande persiste, Sarkozy change d'avis

Le droit de vote des étrangers aux élections locales agite le milieu politique français à quelques jours du second tour de la présidentielle. En quête des voix du Front national, les deux camps cherchent à se positionner clairement sur le sujet.

Le droit de vote des étrangers s'impose dans la campagne de cet entre-deux tours. La droite cherche à piéger le socialiste François Hollande sur ce sujet, qui figure dans le programme du candidat socialiste et fait office de repoussoir pour les électeurs du Front national, dont la championne, Marine Le Pen, a récolté près de 18 % des voix lors du premier tour de la présidentielle.

C'est ainsi que la question du droit de vote des étrangers a été soulevée par des soutiens de Nicolas Sarkozy dès l'annonce des résultats, dimanche 22 avril. Sur les plateaux des chaînes de télévision françaises, le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, et la porte-parole du président-candidat, Nathalie Kosciusko-Morizet, n'ont eu de cesse, depuis deux jours, d'attaquer les personnalités socialistes sur cet aspect du programme de François Hollande.

Interrogée sur le sujet, la candidate PS à la présidentielle de 2007, Ségolène Royal, a affirmé, lundi soir, lors d'un débat sur France 3, que le droit de vote aux étrangers n'était "pas une priorité". Une sortie aussitôt recadrée par François Hollande qui continue d'afficher sa détermination à faire passer cette mesure. "Tout ce que j’ai dit dans mon projet, dans mes engagements, ce sera fait dans le quinquennat", a-t-il indiqué, ce mardi, en marge d'un déplacement à Laon, dans l'Aisne.

Cacophonie à gauche, volte-face à droite

Ce début de cacophonie à gauche ne fait toutefois pas oublier le revirement de Nicolas Sarkozy sur le sujet. Invité ce mardi matin sur l'antenne de France 2, il a exprimé son opposition à une mesure "qu'il n'a jamais faite", ni "jamais voulue". "Est-ce que vous croyez que les Français veulent avoir un gouvernement, un président, qui considère que la priorité c'est de donner le droit de vote aux étrangers ?" s'est-il offusqué.

En 2005, Nicolas Sarkozy avait pourtant indiqué, notamment dans une interview accordée au journal "Le Monde", "qu’il ne serait pas anormal qu’un étranger en situation régulière qui travaille, paie des impôts et réside depuis au moins dix ans en France, puisse voter aux élections municipales".

Déjà en 2001, il s'était prononcé en faveur du droit de vote des étrangers aux élections locales dans son livre "Libre" publié en 2001 (voir vidéos d'archives ci-dessous). "À partir du moment où ils [les étrangers non communautaires, NDLR] paient des impôts, où ils respectent nos lois, où ils vivent sous notre territoire depuis un temps minimum, par exemple de cinq années, je ne vois pas au nom de quelle logique nous pourrions les empêcher de donner une appréciation sur la façon dont est organisé leur cadre de vie quotidien."

Le président-candidat justifie aujourd'hui ce changement d'avis par un contexte différent. "Je considère qu'il y a 15 ans, le risque communautaire n'était pas ce qu'il est aujourd'hui", a-t-il expliqué ce mardi sur France 2.