Trois nouveaux membres du Secret Service ont démissionné samedi. Plus de 20 policiers et militaires américains sont soupçonnés d'avoir fréquenté des prostituées en Colombie où ils préparaient la venue de Barack Obama le week-end dernier.
AFP - Trois nouveaux membres du Secret Service ont démissionné, portant à six le nombre de policiers impliqués dans un scandale de prostitution en Colombie à quitter la force chargée de protéger le président Barack Obama, qui en a reçu vendredi le chef.
Depuis le début de cette affaire il y a une semaine, 23 policiers et militaires américains ont dû répondre d'avoir fréquenté des prostituées à Carthagène, où ils préparaient la venue de Barack Obama au sommet des Amériques le week-end dernier.
Parmi eux, 12 membres du Secret Service et 11 militaires. Ces derniers, six membres de l'armée de terre, deux Marines, deux membres de la Navy et un de l'armée de l'air, ont rejoint leurs cantonnements et risquent des poursuites disciplinaires voire judiciaires.
Un des six agents du Secret Service restants "a été innocenté des soupçons de mauvaise conduite (qui pesaient sur lui), mais sera l'objet de mesures administratives appropriées", a indiqué le Secret Service dans un communiqué. Cinq autres "restent suspendus dans l'attente des résultats de l'enquête".
Le départ de trois agents du Secret Service avait déjà été annoncé mercredi: un agent avait été autorisé à prendre sa retraite, un avait démissionné et un dernier avait été limogé.
"Trois autres employés ont choisi de démissionner", a annoncé vendredi le Secret Service.
Le président Obama a par ailleurs reçu vendredi à la Maison Blanche le chef de cette police, Mark Sullivan, pour la première fois depuis que ce scandale a éclaté, et a été mis au courant des derniers développements, a annoncé un haut responsable de la présidence sous couvert d'anonymat.
La Maison Blanche avait affirmé cette semaine que M. Obama faisait toujours confiance à M. Sullivan, et attendait le résultat de l'enquête interne avant de se prononcer sur le fond.
Cette affaire, qui a éclipsé les résultats du sommet des Amériques, intervient à six mois et demi de la présidentielle lors de laquelle M. Obama va remettre son mandat en jeu.
Des figures et des élus du parti républicain ont estimé que ce scandale était symptomatique d'un laisser-aller de la discipline au sein de l'administration démocrate. La Maison Blanche a à nouveau rejeté vendredi toute récupération.
Sarah Palin, ancienne gouverneure de l'Alaska et colistière du républicain John McCain lors de la présidentielle de 2008 face à M. Obama, a affirmé jeudi soir sur Fox News que ce scandale constituait un "symptôme d'un gouvernement que personne ne maîtrise".
"Qui surveille les opérations?", s'est interrogée Mme Palin, pour qui "le président est le PDG de cette entreprise que nous appelons le gouvernement fédéral, et il doit commencer à faire respecter l'ordre dans ces agences".
"C'est le président qui est responsable en fin de compte. Et il faut vraiment qu'il commence (...) à faire tomber des têtes. Il doit se débarrasser de ces gens à la tête de ces agences où de toute évidence, ça ne tourne pas rond", a-t-elle assuré.
Interrogé à ce sujet vendredi lors de son point de presse quotidien, le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, a affirmé qu'il était "absurde de transformer le Secret Service en question politique".
Un autre élu républicain, le sénateur de l'Alabama (sud) Jeff Sessions, s'était déjà interrogé jeudi sur les "capacités à diriger" du président Obama à la lumière de ce scandale, alors que le Congrès a déjà décidé d'organiser des auditions sur cette affaire.
M. Carney a estimé que Mme Palin et M. Sessions "essaient de tourner ces incidents à leur avantage politique". "Je pense que c'est une accusation ridicule", a-t-il ajouté.
M. Obama ne s'est pas exprimé à ce sujet depuis sa conférence de presse en Colombie dimanche dernier. Il avait alors déclaré qu'il s'attendait à une enquête "approfondie" et "rigoureuse" et que si les faits présumés étaient établis, il serait "évidemment en colère".