Les habitants de Saint-Pierre et Miquelon ont ouvert samedi le bal du premier tour de la présidentielle. La moitié des électeurs des territoires d'Outre-mer et les Français vivant aux Amériques se sont également rendus aux urnes ce samedi.
AFP - Le coup d'envoi du premier tour de la présidentielle a été donné samedi par les électeurs de Saint-Pierre et Miquelon, suivis par leurs compatriotes d'une moitié des outre-mer ainsi que du continent américain, tandis que la métropole attendra dimanche.
Après les premiers électeurs saint-pierrais et miquelonnais voisins du Canada, ceux de Guyane, de Guadeloupe, de Martinique, de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin ont pris le chemin des urnes. Les habitants de Polynésie, dans le Pacifique sud, ont commencé à voter à 20H00 heure de Paris.
Papeete a été paralysée par les embouteillages, car seules 4.000 cartes d'électeurs avaient été retirées au préalable sur 17.953. Les électeurs qui n'avaient pas retiré leurs cartes plus tôt ont donc dû patienter. C'est ce qui a provoqué les longues files d'attente devant l'école Mamao de Papeete où se déroulait le scrutin. Certains se sont découragés et ont annoncé qu'ils ne voteraient pas.
Le taux de participation en Polynésie française atteignait 25,8% à 11H45 locales (23H45 à Paris), selon le haut-commissariat de la République de cette collectivité d'outre-mer.
A Pointe-à-Pitre, c'est sous la pluie que le scrutin s'est ouvert, sans attirer les foules, notamment parce que de nombreux Guadeloupéens travaillent le samedi.
Les premiers taux de participation à la mi-journée ne montraient pas une affluence record: 20,64% en Guyane (+2% par rapport à 2007), mais 22,5% (-6%) à Saint-Pierre, où de nombreux habitants étaient en vacances, tandis que la Guadeloupe était à 16,83% (comme en 2007).
En Martinique, le taux de participation à midi était de 18,2%, contre 19,13% en 2007. En Polynésie, les premiers chiffres de participation ne seront connus qu'après 01h00, heure de Paris, mais la mobilisation semble plutôt importante selon les retours des mairies.
Les Français du continent américain ont aussi fait la queue dans les bureaux de vote, comme à Rio de Janeiro, aux Etats-unis et au Canada.
"C'est la première fois que des Français de l'étranger ne voteront pas le même jour", a indiqué un diplomate français à Rio. Au total, environ 2,2 millions de Français vivent hors du territoire national et un peu plus de la moitié (1,15 million) sont inscrits sur les listes électorales consulaires.
Dans les outre-mer, ce vote anticipé était déjà en vigueur pour l'élection de 2007, permettant à ces concitoyens (près de 900.000 électeurs) de ne pas voter alors que les résultats sont déjà connus en métropole, en raison du décalage horaire avec l'Hexagone.
Toutefois, leurs résultats sont soumis au même horaire légal de diffusion que tous les autres, à savoir dimanche 20H00 heure de Paris, quand seront connus les votes des quelque 44,5 millions de Français inscrits sur les listes.
Et d'ici là, pour les dix prétendants à l'Elysée "toute action de campagne et tout acte de propagande à visée électorale sont interdits". Alors la plupart ont fait une pause dans leur fief, pour reprendre des forces après une campagne éreintante.
Seul événement venu troubler cette veillée d'arme : la cour d'appel de Paris a débouté la candidate FN Marine Le Pen de l'action en diffamation engagée contre une autre candidate, Eva Joly (EELV) qui l'avait accusée d'être "l'héritière de son père milliardaire par un détournement de succession".
Un rassemblement des Indignés, dont certains avaient entamé une marche vers Paris il y a plusieurs semaines, s'est dispersé samedi soir sans incident notable sur l'esplanade du Trocadéro (XVIème arrondissement).
"Les Indignés ont exprimé le souhait de partir d'eux-mêmes", a indiqué une source policière. "Ils ne peuvent occuper les jardins du Trocadéro au-delà de minuit car il ne peut y avoir d'action militante un jour d'élection", a souligné la mairie de Paris.
A la mi-journée, Nicolas Sarkozy, a déjeuné à son QG de campagne avec une partie de son équipe, ne lâchant qu'un laconique "je vais très bien" en repartant pour "retrouver sa famille".
François Hollande a parcouru sous une pluie battante le marché de Tulle dans son département de Corrèze. "Samedi pluvieux, dimanche heureux", lui a lancé une fleuriste. "J'espère", "vous préparez les fleurs pour demain?", lui a répondu le candidat.
"Famille", "repos", "promenade" étaient au menu de Nathalie Arthaud, Philippe Poutou, Eva Joly, Jacques Cheminade. Nicolas Dupont-Aignan a choisi de réunir tous ses bénévoles pour un déjeuner à son QG.
Jusqu'à 20H00 dimanche sont également bannis la publication de sondages, d'estimations ou de commentaires, de même que la diffusion d'informations sur les résultats.
Le respect de cet horaire a donné lieu à un vif débat, à l'heure de l'internet généralisé et dans la mesure où les médias étrangers ne sont pas soumis à la loi française.
Sur Twitter, les internautes ont rivalisé d'espièglerie pour contourner la loi, usant du mot clé #RadioLondres, en référence aux messages codés.