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"L'ONU a besoin de 300 à 400 observateurs pour être efficace" en Syrie

Quelques heures avant le début d'une réunion à Paris sur la Syrie, réunissant quinze ministres des Affaires étrangères, le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, s'est prononcé en faveur d'un renforcement de la mission de l'ONU dans le pays.

Une quinzaine de ministres des Affaires étrangères occidentaux et arabes vont se réunir à Paris jeudi 19 avril, en fin de journée, pour s’entretenir de la situation en Syrie et maintenir la pression sur le régime de Bachar al-Assad, trois jours après le déclenchement d’une mission de l’ONU dans le pays.

À l’initiative de cette réunion internationale, le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, s'est exprimé peu avant le début de la rencontre.

"La mission des observateurs de l'ONU en Syrie a besoin de 300 à 400 membres pour être efficace" a-t-il déclaré, rejoignant une position exprimée quelques heures auparavant par le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. Le cadre de la première résolution de l’ONU sur la Syrie, approuvée samedi 14 avril, prévoit l’envoi d’un contingent de 250 observateurs, dont certains ont déjà été déployés sur le territoire syrien.

"La dernière chance d'Assad"

Alain Juppé doit ensuite s’entretenir avec la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton, qui, au cours d’une réunion de l’Otan mercredi à Bruxelles, a mis en garde le président syrien. "Soit nous réussissons à faire avancer les choses avec le plan de Kofi Annan, en établissant et en élargissant une zone sans conflit, une zone de paix, soit nous voyons Assad gâcher sa dernière chance et alors des mesures supplémentaires devront être considérées."

Le président français, Nicolas Sarkoy, a lui aussi tenu à afficher sa fermeté vis-à-vis du régime syrien. Sur l’antenne de la radio Europe 1, il a déclaré jeudi matin que Bachar al-Assad mentait "de façon éhontée", l’accusant de vouloir "rayer de la carte la ville d’Homs comme Kadhafi voulait rayer de la carte Benghazi".

Absence de la Russie et de la Chine

Le front uni affiché par les "Amis de la Syrie" ne masque pas l’absence de deux grandes puissances, la Chine et la Russie. En tant que principal soutien du régime syrien sur la scène internationale, Moscou a refusé de prendre part à la réunion de Paris.

Une absence que déplore Alain Juppé : "je regrette que la Russie continue à s'enfermer dans une vision qui l'isole de plus en plus non seulement du monde arabe mais finalement de la communauté internationale".

"L'objectif de la réunion, de toute évidence, n'est pas du tout la recherche d'un terrain pour parvenir à un dialogue inter-syrien mais, à l'inverse, l'approfondissement des contradictions entre l'opposition et Damas", a déclaré ce jeudi le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Alexandre Loukachevitch.

Quant à la Chine, si sa diplomatie a indiqué ce jeudi "étudier" l'envoi d'observateurs en Syrie, elle invoque le principe de "non-ingérence" pour s’opposer, depuis le début de la crise, à des sanctions trop sévères envers Damas.