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Clinton accuse l'ayatollah Khamenei d'ingérence

Faisant référence à l'appel d'Ali Khamenei invitant les Palestiniens à privilégier la résistance armée, Hillary Clinton, en visite dans la région, a accusé le Guide suprême iranien "d'ingérence claire" dans les affaires palestiniennes.

AFP - La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a accusé mercredi le Guide suprême iranien Ali Khamenei d'"ingérence claire" dans les affaires palestiniennes pour son appel aux Palestiniens à privilégier la résistance armée.

"Les propos tenus au plus haut niveau par le gouvernement iranien aujourd'hui sont une claire ingérence dans les affaires intérieures palestiniennes", a déclaré la chef de la diplomatie américaine dans l'avion la conduisant à Bruxelles, après une visite de trois jours au Proche-Orient.

"Le président (de l'Autorité palestinienne Mahmoud) Abbas y a répondu comme il convenait", a estimé Mme Clinton, en dénonçant "les efforts persistants des Iraniens pour saper l'Autorité palestinienne".

"Je ne vais pas ajouter à ce qu'a dit M. Abbas, je pense qu'il a parlé de façon énergique au nom de son peuple et du gouvernement palestinien", a-t-elle conclu.

Mme Clinton était interrogée par les journalistes l'accompagnant dans sa tournée sur la vive réaction de M. Abbas aux propos de M. Khamenei.

L'ayatollah, la plus haute autorité de l'Etat iranien, a déclaré que "la résistance est le seul moyen de sauver la Palestine", qualifiant Israël de "tumeur cancéreuse", en ouverture d'une conférence à Téhéran sur la bande de Gaza.

"On ne pourra sauver la Palestine en mendiant auprès des Nations unies", a-t-il affirmé, en référence à la conférence des donateurs de Charm el-Cheikh, en Egypte, qui s'est conclue lundi par une promesse de la communauté internationale de verser 4,5 milliards de dollars pour la reconstruction de Gaza.

Le président palestinien Mahmoud Abbas lui a répliqué mercredi: "Nous envoyons un message à l'Iran: arrêtez de vous ingérer dans nos affaires", accusant Téhéran d'aggraver les divisions inter palestiniennes au moment où son mouvement, le Fatah, tente de se réconcilier avec le mouvement radical Hamas, qui contrôle la bande de Gaza.

La conférence de Téhéran, qui réunit pendant deux jours des représentants de pays de la région et des délégations sud-africaine et nigériane, se veut une réponse à celle de Charm el-Cheikh.

Parmi les rares personnalités identifiées lors de cette conférence figurent notamment le numéro deux du bureau politique du Hamas en exil Moussa Abou Marzouk et Mahmoud Zahar, le plus influent dirigeant du "Hamas de l'intérieur".

Mahmoud Zahar a reconnu que l'Iran finançait le Hamas notamment "en payant les salaires de nos employés" depuis la victoire du Hamas aux législatives de 2006.