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La fusée nord-coréenne prête à être lancée, le Japon et les Philippines en alerte

Le Japon et les Philippines se préparaient "à toute éventualité" après l'annonce de Pyongyang de lancer une fusée, censée mettre sur orbite un satellite civil d'observation terrestre. Le lancement doit intervenir d'ici au 16 avril.

AFP - Le Japon et les Philippines se sont mis en alerte jeudi face au lancement imminent d'une fusée nord-coréenne dont la trajectoire devait survoler ou approcher leurs territoires.

"Nous sommes préparés à toute éventualité", a déclaré le Premier ministre japonais, Yoshihiko Noda, devant des journalistes.

La Corée du Nord a prévenu qu'elle lancerait une fusée Unha-3 entre le 12 et le 16 avril, entre 07H00 et 12H00 locale (22H00 GMT et 03H00 GMT), afin de placer en orbite héliosynchrone un satellite civil d'observation terrestre. Aucun signe n'a toutefois laissé penser que le tir ait pu être effectué jeudi.

Les Etats-Unis et leurs alliés, notamment japonais et sud-coréen, ont demandé à Pyongyang de renoncer à ce qu'ils considèrent comme un essai de missile balistique.

La chambre basse du Parlement japonais a adopté jeudi à l'unanimité une résolution appelant la Corée du Nord à ne pas effectuer ce lancement.

"Il s'agirait d'un acte de destabilisation et de destruction de la paix non seulement pour le Japon mais aussi pour toute l'Asie du nord-est", ont souligné les députés.

Le gouvernement japonais a instauré une cellule de crise face à l'imminence de ce tir. Des fonctionnaires et experts ont été réunis dans un bureau spécial des services du Premier ministre, afin de collecter et analyser les informations pendant les jours à venir.

A Ishigaki, une île du sud de l'archipel méridional japonais d'Okinawa située sous la trajectoire prévue de la fusée, les fonctionnaires se sont mobilisés de bon matin.

"Nous resterons en alerte chaque jour de 6H00 du matin à 14H00, jusqu'à lundi", a expliqué à l'AFP Choichi Ameku, un responsable de la municipalité d'Ishigaki.

Les autorités ont conseillé aux habitants de l'île de ne pas rester dehors dans les minutes suivant le tir nord-coréen, et de ne pas approcher d'éventuels débris tombant à terre en raison de leur dangerosité, a-t-il expliqué.

"Nous continuons nos activités normales mais les activités sportives des enfants vont être déplacées du matin à l'après-midi", a expliqué un responsable éducatif d'Ishigaki, Akira Sakiyama.

La fusée doit être lancée depuis la base de Tongchang-ri, dans l'extrême nord-ouest de la Corée du Nord. Le premier étage doit tomber en mer Jaune, à l'ouest de la péninsule coréenne, et le deuxième étage à l'est des Philippines, en survolant une partie des îles d'Okinawa.

Evoquant la possible chute du lanceur ou de ses débris sur son territoire, le Japon s'est dit prêt à abattre la fusée si nécessaire au moyen d'intercepteurs antimissiles.

Le gouvernement philippin a de son côté ordonné aux compagnies aériennes d'éviter une zone qui pourrait être affectée par la chute de débris de la fusée, ce qui a affecté les trajets empruntés par une vingtaine de vols.

Les autorités maritimes du pays ont en outre demandé aux bateaux de ne pas voguer dans la région où le deuxième étage de la fusée pourrait tomber. La marine et les garde-côtes philippins étaient chargés de faire respecter cette interdiction, a-t-on précisé à Manille.