
Après avoir bloqué l'expulsion de l'imam radical Abou Hamza du Royaume-Uni vers les États-Unis en 2010, La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a estimé ce mardi que la procédure était légale. L'homme est accusé d'attentats anti-américains.
AFP - L'extradition par le Royaume-Uni de l'imam radical Abou Hamza vers les Etats-Unis, qui l'accusent d'attentats anti-américains, ne viole pas la Convention des droits de l'homme, a estimé mardi la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH).
La cour de Strasbourg demande toutefois dans son arrêt que l'extradition de l'imam et de cinq autres prisonniers soit bloquée pendant trois mois, jusqu'à la fin du délai d'appel.
Mustafa Kamal Mustafa, dit Abou Hamza al-Masri, et cinq autres hommes actuellement détenus au Royaume-Uni s'étaient tournés vers la CEDH. Ils estimaient que leur incarcération probable dans une prison "supermax", un "pénitencier américain de sécurité maximum", à Florence (Colorado), ainsi que le peine de réclusion à vie sans libération conditionnelle à laquelle ils pourraient être condamnés, s'apparenteraient à un "traitement dégradant ou inhumain" (interdit par l'article 3 de la convention européenne des droits de l'homme).
"Il n'est pas du tout certain que, s'ils étaient extradés, les requérants seraient reconnus coupables des charges qui pèsent contre eux", a toutefois observé la cour, estimant par ailleurs qu'une peine de réclusion à vie n'était pas "disproportionnée" au regard des accusations de terrorisme. Enfin, les requérants "n'ont pas démontré qu'il y aurait un réel risque (de violation de l'article 3 de la Convention) en conséquence de leur sentence".
Borgne et manchot, équipé d'un crochet, Abou Hamza est accusé par Washington d'avoir pris part à des enlèvements de touristes occidentaux au Yémen, d'avoir facilité la mise en place d'un camp d'entraînement terroriste aux Etats-Unis et d'avoir aidé le financement de candidats au jihad désireux de se rendre au Proche-Orient pour y subir un entraînement à des actes terroristes. Il est visé en tout par onze chefs d'accusation liés au terrorisme.
Abou Hamza a été condamné en février 2006 à sept ans de prison pour incitation au meurtre et à la haine raciale.
La CEDH avait bloqué en juillet 2010 la procédure d'expulsion, ce qui avait suscité de vives réactions en Grande-Bretagne.