François Hollande et Ségolène Royal ont mis en scène leur réconciliation, mercredi, à Rennes, lors d'un meeting commun qui devait permettre de "fermer le passé" entre l'actuel candidat socialiste à la présidentielle et son ancienne compagne.
Ce devait être un "passage de flambeau", selon les mots de Ségolène Royal. La candidate malheureuse à la présidentielle de 2007 avait donné rendez-vous, mercredi 4 avril, à François Hollande, l’actuel candidat socialiste à l'Élysée, sur la scène du Parc des expositions de Rennes.
Le temps d’un meeting commun, l'ancien couple, brouillé à la suite de sa rupture en 2007, a voulu montrer l’image d’un parti soudé derrière son candidat. "Il faut comprendre que la cause que l’on défend est plus grande que nous", expliquait Ségolène Royal à FRANCE 24, sur le quai de la gare de Rennes. "C’est ce qui permet aussi de fermer le passé et de se tourner vers l’avenir."
L’ex-candidate à la présidentielle de 2007 a tenu à apparaître sereine devant les 18 000 personnes venues soutenir la candidature de François Hollande. Les deux socialistes, qui ont partagé 30 années de vie commune et ont eu quatre enfants ensemble, sont apparus côte à côte au moment de saluer la foule, le temps pour les photographes de réaliser l'image qu’ils étaient venus chercher. Mais il n’y a eu ni accolade, ni embrassade entre les deux protagonistes du soir, à peine un sourire.
Faire oublier les larmes du 9 octobre
Ségolène Royal a toutefois apporté son soutien à "François" dans son discours. "C’est aussi une façon noble de faire l’Histoire que d’aider, en oubliant ses ambitions. Oui, d’aider celui qui est en situation de l’emporter", a-t-elle lancé comme pour faire oublier les larmes qu’elle n’avait pu retenir le 9 octobre, à l’issue de la primaire socialiste. Elle avait alors fini à une cruelle 4e place.
"C'est une grande et belle réunion parce que Ségolène Royal est là, lui a répondu François Hollande. Elle qui fut notre candidate en 2007 et mena une campagne audacieuse, courageuse. Elle est là pour montrer la continuité. Elle est là comme symbole de l'unité qui avait manqué en 2007 et qui est là aujourd'hui, puissante et irréversible !"
De l’aveu même des dirigeants socialistes, le rassemblement avait eu du mal à se faire en 2007 lors de la campagne de Ségolène Royal. Alors cette fois, le PS veut croire que l’unité du parti permettra à son candidat de l’emporter face à Nicolas Sarkozy.
Car si François Hollande continue de faire la course en tête dans les sondages, il peine toujours à susciter, auprès des militants, l'enthousiasme qu'avait su faire naître son ancienne compagne. À moins de 20 jours du premier tour, c’est aussi un peu de la ferveur qui entourait la candidate de 2007 qu’il est donc venu chercher en Bretagne.
Célébrer l’unité du parti
"Je crois qu’il n’y a rien de personnel dans l’événement d’aujourd’hui, a expliqué à FRANCE 24 la porte-parole du candidat Hollande, Najat Vallaud-Belkacem. C’est l’erreur que font beaucoup d’observateurs. Or, il faut l’analyser d’un point de vue strictement politique."
Un message d’unité qui a été bien intégré par les militants dans la salle, même si certains d’entre eux semblaient plus se soucier de l’avenir politique de la présidente de la région Poitou-Charentes.
"En Bretagne, on a toujours eu beaucoup d’amitié pour Ségolène Royal", commentait l’un d’eux, qui voulait croire que cette réconciliation pourrait permettre à Royal de décrocher un poste au gouvernement. Mais il se dit surtout que c’est la présidence de l’Assemblée nationale que vise l’ancienne compagne de celui qui fait aujourd’hui figure de favori à la présidentielle.