
Le président candidat précise son programme économique lors d’une conférence de presse, ce jeudi. Même si des surprises sont à attendre, les grandes lignes de sa politique économique en cas de réélection sont déjà connues.
Pour le candidat Nicolas Sarkozy, l’heure de vérité est arrivée. Le président sortant doit, en effet, détailler ce jeudi 5 avril son programme économique, à 17 jours du premier tour de l’élection présidentielle.
Alors que la campagne électorale se déroule dans le contexte de la crise des dettes
européennes, les prescriptions du docteur Sarkozy pour guérir le grand corps malade français ne manqueront pas d’être suivies. Symbole de l’importance de la conférence de presse de ce jeudi, Henri Guaino, plume et conseiller du président-candidat, a annoncé que Nicolas Sarkozy allait profiter de l'occasion pour rendre public “une lettre aux Français” détaillant ses valeurs et sa vision de l’avenir de la France.
Consciente également de l’enjeu de ce rendez-vous politique, la gauche a préparé le terrain à propos du bilan économique de Nicolas Sarkozy. “Son projet [économique, NDLR], je le connais : c’est son bilan. En pire !”, a lancé le candidat du Parti socialiste (PS) François Hollande, lors de son meeting à Rennes, mercredi 4 avril. Le héraut des socialistes pour cette élection a averti qu’un nouveau quinquennat de Nicolas Sarkozy serait, selon lui, placé sous le signe exclusif de l’”austérité économique”.
Nicolas Sarkozy aura largement le loisir de répondre aux attaques de son principal rival lors de sa conférence de presse en précisant quelle politique économique il compte suivre s'il est réélu. Si des surprises sont à attendre, certaines mesures ont d’ores et déjà été dévoilées. Revue de détails.
TVA sociale
Baptisée TVA anti-délocalisation par le gouvernement, cette proposition introduite en janvier lors d’un mini-sommet sur l’emploi a été très contestée par l’opposition. Nicolas Sarkozy veut financer un allégement des charges patronales de 13 milliards d’euros par une augmentation de 1,6 % de la TVA. L’UMP assure que cette mesure, qui entrerait en vigueur début octobre en cas de réélection du président sortant, permettrait de créer 10 000 emplois. La gauche répond qu'une hausse de la TVA aurait un impact négatif sur le pouvoir d’achat.
35 heures
Le président sortant veut en finir avec le principal héritage économique du gouvernement socialiste de Lionel Jospin (1997-2002). Pour ce faire, Nicolas Sarkozy compte sur les accords de compétitivité qui permettraient, s’il est réelu, de renégocier au niveau de l’entreprise le temps de travail.
Augmentation des impôts

Le regard des jeunes sur l’élection présidentielle française
Animé par plusieurs étudiants de l`Ecole de journalisme de Sciences Po, le blog « Politique 2012 » décrypte en profondeur la campagne présidentielle française. Les opinions exprimées sur ce blog n’engagent que leurs auteurs et ne représentent pas nécessairement celles de FRANCE 24.
Pour augmenter les recettes fiscales nécessaires à la lutte contre le déficit public, le prochain président pourra difficilement éviter d’augmenter les impôts. Mais Nicolas Sarkozy promet que l’addition qu’il présentera aux Français sera moins douloureuse que celle de François Hollande. Le programme du candidat socialiste prévoit 44 milliards d’euros de nouvelles recettes d’ici 2016. Son rival de l’UMP jure qu’il ne cherchera à lever que 8 milliards d’euros supplémentaires pour atteindre l’équilibre budgétaire en 2016.
Les niches fiscales
Huit milliards d’euros proviendraient d’une nouvelle offensive contre les niches fiscales, avait assuré la ministre du Budget, Valérie Pécresse, sur la radio France Info le 4 mars. Elle n’était pas entrée dans le détail des avantages fiscaux qui seront affectés par ce nouveau coup de rabot post-électoral si Nicolas Sarkozy reste à l’Élysée.
Réforme du permis de conduire
Nicolas Sarkozy s’apprêterait à annoncer des mesures pour rendre le permis de conduire “moins cher et plus facile à obtenir”, affirme ce jeudi l’agence de presse AFP, citant des “sources proches du président”. Une mesure qui peut paraître anecdotique, mais dont l'équipe du candidat Sarkozy se défend : “le permis est devenu aujourd'hui un objet de discrimination”, explique-t-elle.