![Kofi Annan espère un cessez-le-feu "total" d'ici le 12 avril Kofi Annan espère un cessez-le-feu "total" d'ici le 12 avril](/data/posts/2022/07/17/1658045463_Kofi-Annan-espere-un-cessez-le-feu-total-d-ici-le-12-avril.jpg)
L'émissaire de l'ONU Kofi Annan a indiqué jeudi qu'il espérait que le gouvernement syrien et les rebelles cessent les combats d'ici le 12 avril, alors que selon Damas, le retrait de ses troupes dans certaines régions aurait débuté.
AFP - Damas a affirmé avoir commencé à retirer des troupes de certaines zones tout en intensifiant ses assauts contre les rebelles, au moment où l'émissaire Kofi Annan espérait un cessez-le feu "total" d'ici le 12 avril.
Les Syriens "disent avoir commencé à retirer des troupes de certaines zones", a indiqué
Le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé a déclaré jeudi qu'il n'était "pas optimiste" quant à l'application par le régime syrien du plan de l'émissaire spécial de l'ONU et de la Ligue arabe Kofi Annan, qui prévoit la fin des opérations militaires et des violences.
"Est-ce qu'on peut être optimiste ? Je ne le suis pas", a déclaré M. Juppé devant la presse anglo-américaine à Paris.
un porte-parole de Kofi Annan, précisant que l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe était "en train de vérifier" ces informations.
Le quotidien proche du pouvoir Al Watan a rapporté jeudi une lettre du gouvernement syrien à M. Annan selon laquelle "des unités de l'armée ont commencé à se retirer de certaines régions" comme Zabadani dans la province de Damas et certaines zones dans la province d'Idleb (nord-ouest).
Mais la France a d'emblée annoncé qu'elle n'était pas "optimiste" sur l'acceptation par Damas du plan de paix.
Et les militants ont nié vigoureusement tout retrait de troupes et évoqué l'intensification assauts et des combats entre forces gouvernementales et insurgés, faisant 12 nouveaux morts jeudi.
"Ce n'est pas vrai, les bombardements continuent dans les environs de Zabadani. S'il y avait 200 chars à Zabadani et qu'ils en ont transféré 40 pour frapper ailleurs, ce n'est pas un retrait", affirmé Abdallah, un militant sur place à Zabadani, contacté par l'AFP via Skype.
"On ne peut pas parler de retraits à Zabadani tant qu'il y a des assauts sur des villes voisines dans la province de Damas. On veut des retraits effectifs et pas médiatiques", renchérit de son côté Rami Abdel Rahmane, président de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
L'ONU avait annoncé lundi que Damas avait accepté de commencer à mettre en oeuvre le plan de paix de Kofi Annan avant le 1O avril en retirant notamment ses forces des villes rebelles.
M. Annan a d'ailleurs rappelé au régime de Bachar al-Assad qu'il doit avoir "terminé" de retirer ses chars d'ici le 10 avril.
"Ce que nous attendons le 10 avril, c'est que le gouvernement syrien ait terminé le retrait des troupes" dans les centres de population, a indiqué son porte-parole, espérant que 48 heures après cette date, "il y aura un arrêt total de toutes les formes de violences par toutes les parties, ce qui inclut le gouvernement syrien et l'opposition syrienne".
Mais jeudi, un responsable syrien sous couvert de l'anonymat cité par Al Watan a affirmé que le régime n'était tenu ni par un "délai" ni par une "date butoir" pour retirer ses troupes des villes.
"La date du 10 avril (fixée par l'ONU pour la fin du désengagement militaire) est liée au début de l'opération et non à la fin du retrait de troupes et elle ne constitue pas un délai en tant que tel", a-t-il souligné.
Faisant presque écho à ces déclarations, la Russie, principal soutien au régime de Bachar al-Assad depuis le début de la révolte en mars 2011, a de nouveau mis en garde les Occidentaux contre les "menaces et ultimatums" à l'encontre de Damas.
"Il est très important de ne pas saper ce processus par des ultimatums et des menaces" a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, en référence au plan Annan, après avoir assuré que l'opposition "ne battra pas" les forces gouvernementales même si elle était armée "jusqu'aux dents"
M. Lavrov, dont le pays a déjà bloqué à deux reprises des résolutions à l'ONU condamnant la répression, a indiqué que la Russie pourrait approuver un document en préparation au Conseil de sécurité de l'ONU sur la Syrie "s'il contribue à la mise en place du plan Annan".
Le régime de M. Assad, seul chef d'Etat contesté à s'être maintenu au pouvoir dans la foulée du Printemps arabe, reste conforté par le soutien de la Russie.
La communauté internationale qui a déjà douté à plusieurs reprises de la capacité du régime à tenir ses promesses, a réitéré son scepticisme.
Le chef de la diplomatie française Alain Juppé a ainsi déclaré qu'il n'était "pas optimiste" quant à l'application par Damas du plan Annan.
Les violences, qui ont fait près de 170 morts en majorité des civils dont 12 jeudi selon l'OSDH, ne faiblissent pas: des chars prenaient d'assaut la ville de Douma dans la province de Damas, provoquant de violents accrochages avec les rebelles, bombardaient la localité d'Anadane dans la province d'Alep (nord) et attaquait le village de Kafar Chamés à Deraa (sud).
Le retrait des chars est l'un des principaux points du plan Annan que Damas s'est engagé à appliquer mais en posant pour condition l'arrêt des violences par les rebelles que le régime qualifie de "terroristes". Les insurgés de leur côté affirment qu'ils ne baisseront pas les bras jusqu'au retrait des troupes.
La Syrie est secouée depuis mars 2011 par une révolte sans précédent qui s'est militarisée au fil des mois, les rebelles affirmant vouloir protéger les villes face à une répression de plus en plus sanglante. Les violences ont fait plus de 10.000 morts, en majorité des civils, selon l'OSDH.