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L'Union africaine adopte des sanctions contre la junte et la rébellion touareg

Alors que la Cédéao a décidé de soumettre le Mali à un embargo total, l'Union africaine a adopté des sanctions contre les membres de la junte au pouvoir et contre les rebelles touareg et islamistes qui ont pris le contrôle du nord du pays.

AFP - L'Union africaine (UA) a adopté mardi des sanctions contre les membres de la junte qui a pris le pouvoir le 22 mars au Mali et contre les groupes armés touareg et islamistes ayant pris le contrôle du nord du pays, a annoncé un responsable de l'UA.

La commission de l'UA va établir la liste des individus concernés, en coopération avec la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) qui a décidé lundi d'un "embargo total" sur le Mali, a précisé le commissaire de l'UA en charge de la paix et de la sécurité, Ramtane Lamamra, à Addis Abeba.

Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'UA a décidé "d'imposer avec effet immédiat des mesures individuelles, parmi lesquelles une interdiction de voyager et le gel des actifs, contre le chef et les membres de la junte militaire", a déclaré M. Lamamra à la presse, à l'issue d'une réunion du CPS dans la capitale éthiopienne.

Ces sanctions concernent également "tous les individus et entités qui contribuent d'une façon ou d'une autre au maintien du statu quo anticonstitutionnel", a-t-il ajouté.

"Le Conseil requiert que la Commission de l'UA, en étroite coopération avec la Commission de la Cédéao, établisse la liste de tous les individus et entités concernés", a expliqué M. Lamamra.

Les mêmes sanctions s'appliquent "aux dirigeants et membres des groupes armés et rebelles dans le nord du Mali", a poursuivi le responsable de l'organisation panafricaine qui a suspendu Bamako de toutes ses activités dès le 23 mars, jusqu'au retour de l'ordre constitutionnel.

La junte, commandée par le capitaine Amadou Haya Sanogo, a renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré, lui reprochant son incompétence pour contrer les rebelles touaregs et des groupes islamistes opérant dans le nord.

Profitant du putsch à Bamako, rebelles touareg, militants islamistes et des supplétifs du régime libyen rentrés au pays lourdement armés après la chute de Kadhafi en août 2011, ont conquis en trois jours les trois capitales du nord, Kidal, Gao (nord-est) et Tombouctou (nord-ouest).

M. Lamamra a également assuré mardi que le président déposé Touré était en contact "avec plusieurs gouvernements" et qu'il était "libre et en sécurité".

Des négociations étaient parallèlement en cours mardi à Abuja entre une délégations de la junte, totalement isolée, et les autorités nigérianes pour trouver une "sortie honorable" pour les putschistes et les convaincre de se retirer en échange d'une forme d'amnistie, selon une source officielle nigériane ayant requis l'anonymat.

Les chefs d'état-major de la Cédéao, chargés de mettre en place une force militaire régionale pour faire face à la crise au Mali, doivent se réunir jeudi à Abidjan.