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Chypre attend avec ferveur le Real Madrid

L’APOEL Nicosie accueille ce mardi le Real Madrid lors des quarts de finale aller de la Ligue des Champions. Une rencontre qui déclenche la ferveur de toute l’île chypriote, impatiente de voir ses protégés affronter Cristiano Ronaldo et consorts.

AFP - Chypre se prépare à une grande soirée de football mardi à l'occasion du quart de finale aller de la Ligue des champions, où l'Apoel Nicosie, un des petits de la scène européenne, reçoit le Real Madrid et ses stars.

La ville est couverte d'affiches annonçant le match et les billets pour le stade de 23.000 places se sont arrachés, obligeant le club à présenter ses excuses aux milliers de supporteurs déçus qui devront se contenter de suivre la partie à la télévision.

Quarts de finale

Matches aller :

27 mars

Apoel Nicosie - Real Madrid 0-3 (Match 1)

Benfica Lisbonne - Chelsea 0-1 (Match 3)

28 mars

Marseille - Bayern Munich 0-2 (Match 2)

AC Milan - Barcelone 0-0 (Match 4)

Matches retour :

3 avril

Bayern Munich - Marseille 2-0 (Match 2)

Barcelone - AC Milan 3-1 (Match 4)

4 avril

Real Madrid - Apoel Nicosie (Match 1)

Chelsea - Benfica Lisbonne (Match 3)

Demi-finales

Matches aller :

17 avril : Bayern Munich contre vainqueur du match 1

18 avril : Vainqueur du match 3 contre FC Barcelone

Matches retour :

24 avril : FC Barcelone contre vainqueur du match 3

25 avril : Vainqueur du match 1 contre Bayern Munich

La rencontre tombant entre deux fêtes de la résistance nationale -- grecque le 25 mars et chypriote le 1er avril--, le pays de 830.000 habitants est pavoisé de drapeaux qui ajoutent à la fierté des supporteurs de l'Apoel.

Dans cette île où les clivages entre clubs sont anciens et profonds, tous les Chypriotes ne seront pas forcément derrière l'équipe locale, mais beaucoup se disent surtout fiers de voir les "Galactiques" fouler la pelouse du stade GSP de Nicosie.

Le fossé entre les deux équipes semble considérable. A côté des centaines de millions d'euros du Real, l'Apoel Nicosie affiche un budget de 9,5 millions d'euros, un record à ce niveau d'une compétition qui lui en a déjà rapporté plus du double cette saison.

Le salaire mensuel de la plupart des joueurs ne dépasse pas 13.000 euros, et le mieux payé, l'Argentin Esteban Solari, gagne un peu plus de 30.000 euros par mois, à peu près ce que Cristiano Ronaldo touche chaque jour.

De quoi garantir une vie confortable sur l'île méditerranéenne, sans pour autant isoler complètement les joueurs. Il n'est en effet pas rare de les voir par exemple conduire leurs enfants à l'école, même les lendemains de grands rendez-vous.

Loin des records du stade Santiago Bernabeu à Madrid, l'Apoel ne remplit en moyenne qu'un tiers des tribunes du GSP lors de ses matches de championnat, même si les derbies contre son rival historique l'Omonia Nicosie se jouent souvent à guichets fermés.

"Comme un oasis dans le désert"

L'équipe repose sur une armada brésilienne et portugaise composée de joueurs ayant une longue expérience du moyen niveau européen, ou d'anciennes étoiles montantes qui n'ont finalement pas percé. A l'exception de plusieurs Chypriotes et du Macédonien Ivan Trickovski, aucun n'a jamais joué en équipe nationale.

"Ce qu'ils ont fait ces derniers mois, c'est comme un oasis dans le désert. Chaque match, nous nous disions que cela allait être une grosse défaite ou un miracle, et nous avons eu tant de miracles", se réjouit Cleon Iacovides, un inconditionnel qui a réussi à convaincre ses deux frères et son père, pourtant supporteurs d'une équipe de Limassol, de l'accompagner à Madrid pour le match retour.

"Maintenant, on ne peut pas se battre contre des lions. Je sais que nous allons perdre, j'espère seulement que nous n'allons pas perdre de beaucoup. Mais nous sommes très fiers, quoi qu'il arrive", ajoute-t-il, en croisant les doigts pour "un match nul".

"Nous n'avons pas peur", renchérit le capitaine, Constantinos Charalambides. "Ce que nous avons fait, personne n'en avait rêvé. Mais nous avons travaillé dur pour cela et nous le méritons".

"Le Real est l'une des meilleures équipes du monde, mais au coup d'envoi, ça se jouera à 11 contre 11, et on verra bien", assure l'attaquant brésilien Ailton, impatient de revivre aussi l'ambiance phénoménale qui a prévalu contre Lyon.

"Nous devons profiter à fond des 90 minutes de ce match avec nos supporteurs (...). Nous n'avons vraiment rien à perdre", insiste Ivan Jovanovic.