
Le XV de France affronte au Millenium Stadium de Cardiff le Pays de Galles ce samedi lors de la dernière journée du Tournoi des VI nations. Les Bleus veulent gâcher la fête des Gallois qui visent le Grand Chelem.
REUTERS - Grand chelem et revanche côté gallois, envie de rachat et retraite de Julien Bonnaire et William Servat côté français, les enjeux ne manquent pas pour le Galles-France de samedi.
Vexés par leur défaite face à l’Angleterre (22-24), les Français ont ressorti les bons vieux ressorts psychologiques, de l’ "'orgueil" à la "fierté", de l’ "honneur" à l’ "affront", pour empêcher les Gallois toujours invaincus de faire le Grand Chelem.
« Le moral est là. Je sens mes coéquipiers revanchards comme après une désillusion. On connu cela lors de la Coupe du monde et cela nous a réussi », a constaté l’ailier Alexis Palisson.
Le XV de France présente un bilan exceptionnel de cinq succès au Pays de Galles en six déplacements depuis 2000 et reste sur quatre victoires d’affilée, la dernière en date en demi-finale de la Coupe du monde (9-8).
Lors de la dernière défaite en 2008 (29-12), les Gallois étaient déjà en quête d’un Grand Chelem face à des Bleus qui n’avaient plus rien à espérer.
Amers après leur élimination en demi-finale, les Gallois tenteront d’enlever un troisième Grand Chelem après 2005 et 2008 comme leurs glorieux ainés JPR Williams, Gareth Edwards et Gerald Davies en 1971, 1976 et 1978.
Le XV du Poireau, euphorique et en confiance, est plus que jamais favori. Et pour tous les supporters gallois, ce sera aussi une revanche de la demi-finale du 15 octobre dernier.
« On les a souvent battus. Cela n’a jamais été des matches qu’on a maitrisés de bout en bout. Ils arrivent à nous mettre en difficulté », a rappelé le troisième ligne Imano Harinordoquy.
Dans la perspective de l’intensité du combat, le sélectionneur Philippe Saint-André a injecté du sang neuf dans son équipe avec cinq nouveaux joueurs dans le quinze de départ qui a perdu face à l’Angleterre (22-24).
« Les nouveaux ont apporté de la fraicheur cette semaine et amené chacun leurs petits trucs », a reconnu le deuxième ligne Pascal Papé.
« La trouille d'en prendre trente »
Le remaniement a profité au pilier David Attoub, au demi de mêlée Dimitri Yachvili, au centre Florian Fritz et à l’ailier Alexis Palisson.
Au plus fort de l’enfer promis par les Gallois, les Bleus pourront compter sur l’expérience du talonneur William Servat et du troisième ligne Julien Bonnaire, titulaires pour leur dernier match en équipe de France, et du capitaine Thierry Dusautoir, préservé toute la semaine.
L’ouvreur Lionel Beauxis conduira une ligne d’arrières inédite sans repères collectifs face à des trois-quarts gallois puissants, rapides et inspirés dans le sillage du centre Jamie Roberts.
Au fond du terrain, le trio Palisson-Poitrenaud-Fofana trouvera du répondant avec son pendant Cuthbert-Halfpenny-North.
« Il y aura un défi physique où il faudra répondre présent. On sent bien que le staff a envie qu’on aille les défier. Le choc frontal est attendu », prédit le centre Aurélien Rougerie.
Défense, attaque, conquête, discipline, entame de rencontre, les Bleus veulent délivrer une copie propre de la première à la dernière minute sous le sifflet de l’arbitre de la finale de la Coupe du monde perdu face aux All Blacks (8-7), le Sud-Africain M. Craig Joubert, vivement critiqué par les Bleus à l’époque.
Même exténués par l’enchainement d’un quatrième match dans le Tournoi et confrontés à la perspective d’un combat à nouveau à plus de 40 minutes de temps de jeu, les Français ont prouvé face à l’Irlande et l’Angleterre qu’ils avaient les ressources mentales et physiques pour relever le défi de l’intensité galloise.
« On va s’attacher à bien défendre, à moins s’exposer, concéder moins de turn-over et leur laisser prendre l’initiative, à moins jouer peut-être. Ce sera une opposition de styles bien différents », a détaillé Harinordoquy.
Si « la trouille d’en prendre trente », selon l’expresion de Harinordoquy, est bien présente, cette peur a souvent transcendé les Français dans un passé récent comme lointain.
L’expérience et le refus de la défaite seront du côté français, la confiance et l’envie de gagner du côté gallois.
« On a tout à gagner, rien à perdre. Eux, ils ont tout à perdre », remarque Pascal Papé. « Si on gagne là-bas, on marquera les esprits. »
Pays de Galles : Halfpenny - Cuthbert, J. Davies, Roberts, North - (o) Priestland, (m) Phillips - Warburton (cap), Faletau, Lydiate - Evans, A.W. Jones - A. Jones, Rees, Jenkins
Remplaçants : Owens, James, Charteris, R. Jones, Ll. Williams, Hook, Sc. Williams
France : Poitrenaud - Fofana, Rougerie, Fritz, Palisson - (o) Beauxis, (m) Yachvili – Bonnaire, Harinordoquy, Dusautoir (cap) – Maestri, Papé - Attoub, Servat, Poux
Remplaçants : Szarzewski, Debaty, Pierre, Picamoles, Parra, Trinh-Duc, Buttin