Avec plus de 8 400 tonnes équivalent CO2 émises lors de ses déplacements officiels en 2008, le Premier ministre britannique s'affiche comme le cancre de l'Europe en matière d'empreinte carbone, d'après un classement établi par Terra Eco.
AFP - Le Premier ministre britannique Gordon Brown a l'empreinte carbone la plus élevée des principaux dirigeants européens, selon une estimation réalisée par le mensuel Terra Eco à paraître lundi.
En 2008, Brown a émis plus de 8.400 tonnes équivalent CO2 lors de ses voyages officiels. Le bilan de la chancelière allemande Angela Merkel est de 7.400 tonnes, légèrement supérieur à celui du président français Nicolas Sarkozy (7.100 tonnes). Le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero présente l'empreinte carbone la plus faible des quatre (6.700 tonnes).
En termes de distance parcourue, Sarkozy est très loin devant avec 324.000 km, contre 175.000 km pour Zapatero et Merkel et 158.000 km seulement pour Brown.
Cependant, rappelle Terra Eco, un bilan carbone dépend largement du type d'appareil utilisé. Or l'équation est simple: plus il est gros et plus il est vieux, plus ses émissions sont importantes.
Grâce à l'A319 aménagé qu'il utilise, le chef de l'Etat français présente un bilan carbone plus flatteur que ses homologues britannique et allemand. Mais l'achat récent d'un A330 afin d’éviter les escales sur les longues distances pourrait sensiblement alourdir sa facture écologique à l'avenir, souligne le mensuel.
Terra Eco reconnaît les limites d'un exercice qui impose de faire des approximations - Downing Street a refusé de préciser le type d’appareil utilisé par Gordon Brown - mais revendique la démarche.
"Pas question d’oublier que l’exercice du pouvoir exige de se déplacer, y compris pour prêcher la bonne parole écologique", explique le mensuel.
"Mais à l’heure où les entreprises sont fortement invitées à publier leur bilan carbone et les baroudeurs du mois d’août à compenser les émissions de leurs billets d’avion, un peu de transparence carbonique de la part de nos élus serait la bienvenue".
Terra Eco, en kiosque à partir de lundi, est une formule revisitée et augmentée du magazine "Terra Economica", lancé en 2004. Vendu 4,90 euros, la mensuel vise un tirage de 70.000 exemplaires.