
Le Sénat a levé l'immunité parlementaire des sénateurs socialistes Jean-Noël Guérini et Robert Navarro, tous deux mis en cause dans des affaires judiciaires. La première secrétaire du PS, Martine Aubry, se félicite de cette "bonne décision".
AFP - La première secrétaire du PS Martine Aubry a qualifié jeudi de "bonne décision" la levée de l'immunité parlementaire des sénateurs Jean-Noël Guérini (PS, Bouches-du-Rhône) et Robert Navarro (ex-PS, Hérault), tous deux mis en cause dans des affaires judiciaires.
"Le Sénat a pris la bonne décision en levant l'immunité parlementaire de Robert Navarro et de Jean-Noël Guérini, qui va permettre à la justice de travailler en toute transparence", a déclaré à l'AFP Martine Aubry au cours d'un déplacement à Nîmes.
Le bureau du Sénat a levé l'immunité de ces deux sénateurs jeudi.
Avant l'annonce de la décision, Martine Aubry avait indiqué "espérer" que l'immunité parlementaire de M. Navarro serait levée.
M. Guérini, 61 ans, a été mis en examen le 8 septembre dans une affaire de marchés publics pour trafic d'influence, prise illégale d'intérêt et association de malfaiteurs dans un dossier impliquant son frère Alexandre, patron de décharges.
Mais depuis le dépôt de la demande d'immunité, le magistrat a pu interroger l'élu, le 2 mars, ce qui rendait, selon M. Guérini et ses avocats, cette requête "de facto sans objet". Le bureau du Sénat n'a toutefois pas suivi ce raisonnement.
Dans un communiqué diffusé à l'issue de la réunion, le bureau indique que "s'agissant de M. Guérini", il "a décidé d'accéder à la demande du juge d'instruction dès lors qu'elle apparaîtrait nécessaire pour le contraindre à assister aux actes programmés", c'est-à-dire à des convocations futures.
M. Navarro, 59 ans, est quant à lui visé par un dossier d'abus de confiance touchant aux frais de fonctionnement de la fédération PS de l'Hérault et n'a pas encore été entendu.
Interrogée sur les effets négatifs d'un tel développement sur la campagne présidentielle en cours, Mme Aubry a répondu à la mi-journée: "Ce qui aurait entaché (la campagne), c'est de ne pas avoir fait ce que nous avions à faire. Il n'est jamais agréable de porter plainte contre un camarade. J'ai été amenée à le faire".
M. Navarro, exclu du PS début 2010 pour son soutien à Georges Frêche, faisait partie de l'équipe de campagne de François Hollande dans l'Hérault pour la primaire socialiste à l'automne 2011.