Intitulé "Le temps des solutions", le 6e Forum mondial de l'eau ouvre lundi à Marseille. Enjeu de l'événement : assurer l'accès à l'eau potable pour tous alors que le réchauffement climatique et la croissance démographique menacent les ressources.
AFP - Le 6e Forum mondial de l'eau, réuni pour une semaine à Marseille, veut trouver les solutions pour assurer l'accès de l'humanité à l'eau potable et à des sanitaires décents alors que les ressources diminuent et sont menacées par le changement climatique et les pollutions.
Quelque 20.000 participants de 140 pays sont annoncés, institutions, entreprises, associations, élus locaux mais aussi, pour l'inauguration lundi plusieurs chefs d'Etat et de gouvernement, notamment le Premier ministre palestinien Salam Fayyad, et quatre Commissaires européens.
L'ouverture sera assurée par le Premier ministre et ministre de l'Ecologie, François Fillon, le président Nicolas Sarkozy ayant finalement renoncé à se rendre dans la cité phocéenne.
Les précédents forums, réunis tous les trois ans depuis 1997 à l'initiative du Conseil mondial de l'eau, une instance de coopération entre ONG, gouvernements et organisations multilatérales, étaient essentiellement consacrés à établir un diagnostic sur l'accès à l'eau dans le monde. Celui de Marseille s'intitule "Le temps des solutions" et a ouvert une plate-forme de solutions en ligne.
"Il faut trouver les moyens de mettre en application le droit à l'accès à l'eau et l'assainissement pour tous reconnu en 2010 par l'ONU", a rappelé Gérard Payen, conseiller du secrétaire général de l'ONU pour les questions liées à l'eau.
Fin 2010, 89% de la population mondiale, soit 6,1 milliards de personnes, avaient accès à des "sources améliorées d'eau potable", soit plus que l'objectif du millénaire (88%) fixé pour 2015. En revanche 2,5 milliards de terriens ne disposaient pas encore de toilettes.
Reste à savoir comment assurer de l'eau saine et une alimentation suffisante aux plus de 9 milliards d'habitants prévus en 2050.
Autre sujet d'inquiétude, le partage des ressources d'eau, enjeu de souveraineté des Etats, alors que 15% des pays dépendent à 50% d'une eau venue de l'extérieur.
Les ministres réunis mardi devaient adopter une déclaration commune appelant à accélérer les efforts sur l'ensemble de ces problèmes.
Pour les ONG écologistes et de solidarité avec les pays pauvres, le Forum de Marseille est l'occasion de rappeler que "l'or bleu n'a pas de prix". Leur Forum alternatif mondial de l'eau (FAME) du 14 au 17 mars avec plus de 2.000 représentants vise à dénoncer la tendance à la marchandisation de l'eau par les multinationales et plaide pour une distribution équitable.