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À Villepinte, Nicolas Sarkozy a estimé que les accords de Schengen devaient être "révisés" et a menacé de "suspendre la participation" de la France si un "gouvernement politique de Schengen" n'était pas mis en œuvre.

AFP - Nicolas Sarkozy a estimé dimanche à Villepinte que les accords de Schengen devaient être "révisés" et a menacé de "suspendre la participation" de la France si un "gouvernement politique de Schengen" n'était pas mis en place "dans les douze mois".

"Les accords de Schengen ne permettent plus de répondre à la gravité de la situation. Ils doivent être révisés. Il faut mettre en oeuvre pour Schengen une réforme aussi structurelle que celle que nous venons de mettre en oeuvre pour l'euro", a lancé le président-candidat, pour qui "on ne doit pas laisser la gestion des flux migratoires entre les seules

mains des technocrates et des tribunaux".

L'espace Schengen, dans lequel les voyageurs peuvent circuler librement par voie terrestre ou aérienne, munis d'une simple carte d'identité, est l'objet de tensions croissantes au sein de l'UE, liées aux craintes concernant l'immigration clandestine.

"Dans la situation économique et sociale qui est la nôtre, si l'Europe ne maîtrise pas les entrées sur son territoire, elle ne pourra plus accueillir dignement ceux qui arrivent, elle ne pourra plus répondre à la demande d'intégration de ceux qui ont tant de mal à trouver leur place dans la société, elle ne pourra plus financer sa protection sociale", a mis en garde M. Sarkozy.

Selon lui, "les décisions d'entrée sur notre territoire doivent être l'expression d'une volonté politique décidée par la souveraineté nationale".

"Il faut un gouvernement politique de Schengen comme il y a désormais un gouvernement de la zone euro. Il faut une discipline commune dans les contrôles aux frontières comme il y a une discipline commune en matière de finances publiques dans la zone euro", a estimé le président-candidat devant plusieurs dizaines de milliers de militants UMP.
              

"Il faut pouvoir sanctionner, suspendre ou exclure de Schengen un Etat défaillant comme on peut sanctionner un Etat de la zone euro qui ne remplirait pas ses obligations", a fait valoir M. Sarkozy, reprenant ainsi une des propositions-phares du programme de l'UMP.

Il a plaidé pour "des instruments de gestion des crises qui permettent d'assister les pays confrontés à des circonstances exceptionnelles et un front commun dans la lutte contre l'immigration clandestine".

"Comme pour l'économie, il faut une convergence renforcée en matière de droit des étrangers et de droit d'asile", a souligné M. Sarkozy, pour qui "il y a urgence car il n'est pas question que nous acceptions de subir les insuffisances de contrôle aux frontières extérieures de l'Europe".

"Si je devais constater que dans les douze mois qui viennent, il n'y avait aucun progrès sérieux dans cette direction, alors la France suspendrait sa participation aux accords de Schengen jusqu'à ce que les négociations aient abouti", a-t-il mis en garde.         
 

Crédit photo : Steven Jambot/FRANCE 24