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Les services de renseignement américains ont inculpé cinq membres du groupe de hackers LulzSec, lié au mouvement Anonymous. Leur chef, connu sous le nom de Sabu, aurait collaboré avec le FBI.

C’est un double coup dur pour la communauté des "hacktivistes". Non seulement le FBI a inculpé, mardi 6 mars, 5 membres éminents du groupe LulzSec, mais il semblerait que ce coup de filet international en collaboration avec la police irlandaise a été rendu possible grâce à l'aide du chef de ces pirates informatiques connu sous le surnom de Sabu. Il aurait travaillé en sous-main pour l’agence américaine du renseignement depuis juin 2011, affirme le site de la chaîne américaine FoxNews qui cite des s

Un homme arrêté en Irlande

La police irlandaise a également annoncé l'arrestation d'un homme dans le cadre d'une enquête internationale sur le piratage informatique, après l'inculpation aux Etats-Unis de cinq personnes liées au mouvement Anonymous.

"En travaillant avec des collègues étrangers sur des enquêtes en cours concernant le piratage informatique, un homme a été arrêté ce matin (mardi). Il est actuellement détenu dans un commissariat de police", a déclaré à l'AFP un porte-parole de la police irlandaise.
 

ources au sein du FBI. 

Des documents judiciaires, rendus public par un tribunal de New York, indique, en outre, qu’un certain Hector Xavier Monsegur, “connu sous le nom de Sabu”, a reconnu qu’il était coupable de 12 chefs d’accusation dont celui de conspiration en vue d’acte de piratage informatique. La nature du document suggère que ce ressortissant américain a par la suite collaboré avec le FBI.

“Nous sommes en train de décapiter LulzSec”, a affirmé au média conservateur américain un responsable du FBI impliqué dans l’enquête. L’opération a abouti à l’arrestation de deux ressortissants britanniques, deux Irlandais et d’un autre hacker présumé de Chicago, aux États-Unis.

Hacking tous azimuts

Ils seraient tous, d’après l’office américain de renseignement, des cadres dirigeants du collectif d’"hacktivistes" LulzSec. Ce groupe avait été créé par d'anciens membres du mouvement Anonymous, ces pirates informatiques qui prônent un Internet libertaire. LulzSec s’était rendu célèbre entre mai et juin 2011 en réussissant plusieurs coups d’éclat : ils avaient piraté les sites de la CIA, du géant japonais du jeu vidéo Nintendo ou encore du Sénat américain. Ils avaient même publié les données personnelles de centaines de milliers d’abonnés de plusieurs sites dont ceux des géants américains des télécoms AT&T et AOL.

Après 50 jours de hacking tous azimuts, les LulzSec avaient finalement décidé de se rétirer du devant de la scène affirmant, sur leur compte Twitter, qu’ils avaient réussi à démontrer que la sécurité sur l’Internet “n’était qu’une vaste blague”. Leurs membres assuraient également qu’ils retournaient à leur premier amour et continuerait leurs actions au sein d'Anonymous.

Plusieurs experts en sécurité informatique, dont certains contactés par France 24, avaient jugé que l’autodissolution de LulzSec était en fait dû à l’intérêt trop pressant que des services de renseignement comme le FBI semblaient manifester à l’égard de ces "hacktivistes".

Grand ordonnateur

Une thèse qui semble aujourd’hui avoir été exacte. Selon les informations de Fox News, le FBI a réussi à démasquer le leader de LulzSec quelques semaines après la dissolution du groupe. Hector Xavier Monsegur serait un New-Yorkais de 28 ans, sans emploi, qui a reconnu en août 2011 avoir été le grand ordonnateur des attaques informatiques contre le service de paiement en ligne PayPal et le site du groupe de carte de crédit Mastercard.

Depuis les grands jours de LulzSec, Sabu était devenu l’un des membres les plus célèbres de la galaxie des "hacktivistes" liés au mouvement Anonymous. Même avant l’aventure LulzSec, il a été l’un des membres les plus actifs de ces hackers. Les documents judiciaires rendus public mardi 6 mars indiquent, en effet, qu’il avait joué un rôle important dans les attaques informatiques contre les sites officiels tunisiens durant la révolution qui a abouti à la chute du président Zine el-Abidine Ben Ali le 14 janvier 2011.