
Plus de quatre millions d'électeurs sont appelés à voter pour renouveler leur Parlement régional. Les sondages annoncent des scores serrés dans les deux régions. Les résultats seront connus dans la soirée.
AFP - Les socialistes au pouvoir en Espagne espèrent remporter dimanche une victoire historique sur les nationalistes au Pays Basque (nord) et conserver la Galice (nord-ouest) face à la droite, lors d'élections régionales test en pleine crise économique.
Les bureaux de vote ont ouvert à 09H00 (08H00 GMT), ils fermeront à 20H00 (19H00 GMT) et les résultats seront connus dans la soirée.
Les électeurs ont commencé à affluer dans la matinée, par un temps très nuageux dans ces deux régions du nord de l'Espagne.
L'enjeu de ces scrutins régionaux est important pour le chef du gouvernement socialiste, José Luis Rodriguez Zapatero, qui espère ne pas être sanctionné pour la profonde crise économique qui touche le pays, entré en récession fin 2008 et dont le taux de chômage (13,91% fin 2008) est le plus élevé de l'Union européenne.
Il l'est également pour le leader de l'opposition Mariano Rajoy, lui-même galicien, et dont le Parti populaire (PP), est affaibli par une affaire d'espionnage interne et par une enquête judiciaire de corruption présumée.
Dans les deux régions, les partis en lice visent les 38 sièges de députés qui leur donneraient une majorité absolue au Parlement régional (75 sièges) et leur permettraient de gouverner sans faire d'alliance.
Mais les sondages donnent des résultats très serrés et des alliances postélectorales seront sûrement nécessaires pour la formation des futurs gouvernements régionaux.
Le Parti socialiste (PSOE) a beaucoup à perdre ou à gagner dans ces deux régions, poussant M. Zapatero à s'investir pleinement dans la dernière ligne droite de la campagne.
Au Pays Basque, où 1,78 million de personnes sont appelées à voter, le Parti socialiste basque (PSE) semble pour la première fois avoir une chance de mettre fin à l'hégémonie des nationalistes modérés du PNV, qui gouvernent la région depuis 29 ans.
En Galice, qui compte 2,6 millions d'électeurs, les socialistes au pouvoir depuis 2005 en alliance avec les nationalistes du BNG, espèrent pouvoir rester au pouvoir.
Les sondages donnent en tête le Parti populaire (PP, droite) qui a régné pendant 24 ans sur la région, mais qui ne devrait pas obtenir la majorité absolue. Une nouvelle alliance PSOE/BNG pourrait l'empêcher de gouverner.
"Le dénouement de ces deux scrutins ne se joue qu'à très peu de voix" et le taux de participation peut être déterminant, affirme dimanche la presse espagnole.
"L'abstention est clef pour le résultat des élections (...). Une faible participation pénaliserait le PNV au Pays Basque et la coalition au pouvoir en Galice (Parti socialiste et BNG), et permettrait dans les deux cas un changement de gouvernement", affirme le journal El Pais.
Au Pays Basque, plus de 5.000 agents de la police basque sont mobilisés pour la journée électorale, alors que l'ETA, qui s'est invitée dans la campagne avec deux attentats à l'explosif, a dénoncé vendredi dans un communiqué un scrutin "antidémocratique".
Il s'agit des premières élections régionales organisées au Pays Basque sans liste indépendantiste radicale proche de la mouvance de l'organisation séparatiste basque armée ETA.
La nuit a été marquée dans la région par plusieurs actes de violences urbaines attribués à des jeunes radicaux basques, dans la localité d'Amorebieta, où des cocktails molotov ont été lancés contre un tribunal et des distributeurs automatiques de billets.