
C'est une femme de compromis et connue pour ses positions en faveur de l'avortement que le président américain a choisi pour étendre le système d'indemnisation pour la santé. Un secteur qui coûte 2 500 milliards de dollars par an.
Reuters - Le président américain Barack Obama a choisi samedi une habituée du dialogue bipartisan, la gouverneur démocrate du Kansas Kathleen Sebelius, pour l'aider à s'atteler au vaste chantier de la réforme du système de santé des Etats-Unis.
Sebelius a accepté l'offre d'Obama de devenir secrétaire à la Santé et sa désignation sera annoncée officiellement lundi après-midi à la Maison blanche, a déclaré un responsable du gouvernement.
Kathleen Sebelius soutient de longue date Barack Obama. Elle était depuis longtemps citée comme membre possible de l'administration et son nom avait aussi été évoqué l'été dernier comme possible colistière du futur président.
Le poste de secrétaire à la Santé était vacant depuis que la personnalité pressentie initialement pour l'occuper, l'ex-sénateur Tom Daschle, avait décliné l'offre le 3 février à la suite de révélations sur des problèmes avec le fisc américain portant sur 140.000 dollars d'arriérés d'impôt.
Le retrait de Daschle a constitué un revers ennuyeux pour le chef de la Maison blanche qui avait choisi l'ancien chef de file du groupe démocrate au Sénat pour superviser sa réforme du système de santé. "Je me suis planté", avait alors reconnu le président dans une interview à la télévision.
Daschle avait également renoncé à occuper un poste de superviseur de la réforme au sein de la Maison blanche. Il est peu probable que ce poste soit confié à Sebelius, dont la nomination doit encore être validée par le Sénat, a précisé la source gouvernementale.
Trouver un système d'indemnisation
Barack Obama a commencé à agir dans le sens de sa promesse d'une expansion de l'assurance santé à tous les citoyens américains - 45 millions ne sont pas couverts - avec la création, proposée dans le projet de loi de finances, d'un fonds de réserve de 634 milliards de dollars sur dix ans pour aider au financement des réformes.
Le chef de la Maison blanche n'a toutefois pas présenté de projet global pour réformer la santé. Il souhaite travailler de concert avec le Congrès pour formuler des propositions.
Le président américain prévoit jeudi un sommet sur la santé, qui représente pour les Américains un coût annuel de 2.500 milliards de dollars.
La nomination de Sebelius, qui a gagné l'appui de l'aile modérée des républicains du Kansas, s'inscrit dans cette volonté d'une approche bipartisane.
Elle a la réputation de travailler efficacement avec les démocrates comme avec les républicains et expliquait l'an dernier dans une interview que c'est cela qui l'avait rapprochée de Barack Obama.
Les associations anti-avortement lui mènent la vie dure en raison de ses prises de position publiques en faveur du droit à l'IVG. Le groupe "Opération Rescue" la qualifie sur son site de "gouverneur sans doute le plus farouchement pro-avortement des Etats-Unis".
Le groupe catholique plus libéral Catholics United a en revanche salué sa nomination, comme beaucoup de ses pairs gouverneurs.
En 1994, Sebelius a été élue commissaire aux assurances de l'Etat du Kansas, poste qu'elle a occupé pendant huit ans en cherchant, de l'avis des commentateurs, l'équilibre entre les besoins des patients et les contraintes des assureurs.
En tant que secrétaire à la Santé, elle devrait s'attacher en priorité aux moyens de réduire des coûts médicaux de plus en plus lourds et de trouver un système d'indemnisation pour les 46 millions d'Américains dépourvus d'assurance santé.
Elle supervisera les grandes agences du département de la Santé, dont la Food and Drugs Administration, le Centre de contrôle et de prévention des maladies et le Centre des services Medicare et Medicaid.