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Une vingtaine de personnes ont été tuées et plus de 300 autres blessées dans de nouveaux bombardements contre un quartier sunnite de la ville de Homs, pilonnée par les forces de Bachar al-Assad pour la 17e journée d'affilée.

REUTERS - Les forces gouvernementales syriennes ont tué au moins 21 personnes et en ont blessé 340 autres mardi dans de violents bombardements contre Bab Amro, un quartier sunnite de Homs tenu par les insurgés, ont fait savoir des militants de l'opposition.

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"La ville de Homs est bombardée depuis 18 jours"

"L'Armée syrienne libre empêche l'armée de pénétrer dans Bab Amro. L'armée (gouvernementale) a riposté ce matin en tirant des obus de 130 mm qui ont frappé à l'aveuglette ce quartier", a déclaré à Reuters cet opposant.

Plus de 250 obus et roquettes se sont abattus sur le quartier depuis le début de la matinée, selon l'Observatoire syrien pour les droits de l'homme, basé à Londres.

Les rues de Bab Amro sont également survolées par des avions de l'armée de l'air syrienne en mission de reconnaissance, ajoute-t-on de même source.

"Plusieurs obus tombent chaque minute", a témoigné Nader al Husseini, un militant vivant dans le quartier, précisant que deux enfants figurent parmi les victimes.

Avançant un bilan de 21 corps retrouvés sous les décombres depuis le début de la journée, un autre activiste prévient que ce chiffre risque d'augmenter. "D'autres sont toujours enterrés (dans les ruines). Aujourd'hui, le bombardement est très féroce", dit-il.

Les forces gouvernementales, appuyées par des véhicules blindés, sont sous le contrôle d'officiers issus de la minorité alaouite, une branche du chiisme à laquelle appartient le clan au pouvoir en Syrie.

L'armée progresse en direction de Bab Amro depuis le lancement d'une offensive contre Homs le 3 février dernier. Des chars sont désormais déployés dans Inchaat, quartier contigu à Bab Amro, selon des sources proches de l'opposition.

Exode

Environ 60% des 100.000 habitants de Bab Amro auraient fui les combats. Homs, grande métropole d'un million d'habitants, est peuplée à 30% à 40% d'alaouites.

D'après des activistes interrogés par Reuters, les bombardements ont détruit de nombreuses habitations de Bab Amro, et les hôpitaux de campagne construits depuis le début du soulèvement ne sont plus que des ruines.

Selon eux, deux médecins et deux infirmières ont été tués, ce qui ne laisserait que deux ou trois médecins pour tout le quartier. De toute façon, ajoutent-ils, la pénurie de
médicaments et de matériel ne permet pas de soigner efficacement les blessés.

Le danger omniprésent dans cette ville stratégique située sur l'axe reliant Damas à Alep, au nord, et les restrictions imposées par les autorités syriennes aux médias étrangers
compliquent le recoupement et la vérification des informations fournies par des militants de l'opposant syrienne.

Mais des agences internationales d'aide humanitaire de même que des organisations non gouvernementales, ainsi que des témoins indépendants, ont confirmé la gravité de la situation dans Homs.

A Genève, le Comité international de la Croix-Rouge a confirmé lundi qu'il négociait "une suspension des combats" avec toutes les parties impliquées pour pouvoir acheminer de l'aide aux populations civiles les plus touchées par le conflit, notamment dans Homs.