
Après la France et la Grande-Bretagne, l'Iran a menacé d'arrêter ses ventes de brut à d'autres pays européens si ces derniers poursuivaient leurs "actions hostiles" contre Téhéran. L'Italie, l'Espagne et la Grèce sont notamment visés.
AFP - L'Iran va stopper ses ventes de pétrole à d'autres pays européens que la France et la Grande-Bretagne si l'Europe poursuit ses "actions hostiles" contre Téhéran, a affirmé lundi le président de la compagnie nationale iranienne du pétrole NIOC Ahmad Ghalebani.
M. Ghalebani, cité par l'agence Mehr, a mentionné nommément l'Allemagne, l'Espagne, l'Italie, la Grèce, le Portugal et les Pays-Bas comme susceptibles d'être frappés par cette mesure. Cette dernière répond à l'embargo décidé en janvier par l'Union européenne sur l'achat de pétrole iranien dans le cadre d'un renforcement de ses sanctions contre le programme nucléaire iranien controversé.
Téhéran a annoncé dimanche qu'il arrêtait toute vente de pétrole à la France et à la Grande-Bretagne, les deux pays de l'UE les plus en pointe pour promouvoir les sanctions contre l'Iran.
Cette mesure est largement symbolique, Londres et Paris ayant quasiment arrêté toute importation de brut iranien dans la perspective de l'embargo de l'UE devant prendre totalement effet le 1er juillet prochain.
L'Italie, l'Espagne et la Grèce, qui reçoivent l'essentiel des exportations de brut iraniennes vers l'Europe, pourraient en revanche être pénalisées si Téhéran mettait sa nouvelle menace à exécution. Le brut iranien représente quelque 30% des importations de la Grèce et 13% de celles de l'Italie, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE).
"Très certainement, si les actions hostiles (de l'UE contre l'Iran) continuent, les exportations de pétrole vers ces pays vont être coupées", a affirmé M. Ghalebani.
L'Iran a vendu en 2011 quelque 500.000 barils/jours, soit près de 20% de ses exportations de brut, à l'Union européenne.
M. Ghalebani a toutefois indiqué qu'"actuellement ce volume a baissé", sans préciser dans quelles proportions.
Il a également à nouveau assuré que Téhéran n'aurait aucun mal à vendre le pétrole jusqu'alors exporté vers l'Europe, affirmant qu'"à l'heure actuelle, la demande pour le pétrole iranien a augmenté sur les marchés internationaux".
Le patron de la NIOC a par ailleurs assuré que "le prix du pétrole iranien est passé de 102 à 123 dollars le baril depuis que la question d'un embargo a commencé à être évoquée" par l'Europe à la fin de 2011.
"Dans la situation actuelle du marché, le prix du baril va atteindre probablement les 150 dollars", a-t-il pronostiqué.
Les prix du pétrole ont grimpé lundi sur les marchés internationaux pour atteindre leur plus haut niveau depuis neuf mois, après l'annonce de la cessation des ventes de brut iranien à la France et la Grande-Bretagne qui a alimenté la nervosité des marchés.