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Le patron de presse Rupert Murdoch s'est rendu ce vendredi au siège de News International pour rencontrer le personnel du Sun, inquiet depuis l'arrestation samedi de cinq journalistes ou ex-journalistes dans une affaire de corruption.

AFP - Le magnat des médias Rupert Murdoch s'est rendu vendredi matin au Sun, un des fleurons de son empire de presse, pour tenter d'apaiser la crise provoquée par l'arrestation de plusieurs de ses journalistes dans une affaire de pots-de-vin.

Le patron de presse, arrivé des Etats-Unis la veille au soir, est allé en fin de matinée au siège de News International, la division britannique de son groupe, pour rencontrer le personnel du tabloïde, inquiet de son avenir et mécontent du traitement de l'affaire par la direction.

Le magnat, qui réside outre-atlantique, avait déjà fait le voyage cet été, en pleine tourmente au News of the World (NoW), autre titre vedette de son groupe. Ce tabloïde a été contraint de mettre la clé sous la porte en juillet, après avoir été accusé d'avoir fait écouter les téléphones de quelque 800 personnes.

Dans un mail à la rédaction, un de ses proches collaborateurs, Tom Mockridge, a déclaré ce week-end avoir reçu du magnat "l'assurance personnelle" qu'il demeurait attaché au Sun, en réponse aux rumeurs sur une possible fermeture ou revente du titre.

Le Sun a été, en 1969, le premier journal de premier plan acheté par M. Murdoch, alors récemment débarqué d'Australie, au début de sa stratégie de conquête mondiale.

Cinq journalistes chevronnés du tabloïde, dont plusieurs membres de l'encadrement, ont été arrêtés samedi dernier, puis libérés sous caution. Ils sont soupçonnés d'avoir rétribué des sources policières et militaires en échange d'informations.

Cinq journalistes ou ex-journalistes du Sun avaient déjà été arrêtés depuis novembre.

La police a mené ces investigations sur la base d'informations fournies notamment par News Corporation, le groupe de Rupert Murdoch, une initiative mal perçue par une partie de la rédaction.

Certains reporters ont saisi l'Union nationale des journalistes (NUJ) pour examiner les recours possibles "contre une direction prête à les jeter en pâture aux chiens", selon le syndicat.

Le NUJ a a lui-même dénoncé une "chasse aux sorcières", accusant Murdoch d'essayer "une fois encore de faire porter le chapeau à des journalistes dans l'espoir de sauver la réputation" de son empire.