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Le jour où le président Sarkozy annoncera sa candidature...

L’annonce officielle de la candidature à la présidentielle de Nicolas Sarkozy doit intervenir dans le cours de la semaine. Distancé dans les sondages, le chef de l’État compte sur cet événement pour créer une nouvelle dynamique.

Une semaine décisive s’ouvre pour Nicolas Sarkozy. Tous les signaux envoyés par ses proches indiquent que le président de la République va officiellement annoncer sa candidature à la présidentielle d’ici le 16 février, selon des informations du journal "Le Monde". Pressé par certains de ses conseillers, qui s’alarment de le voir à la traîne dans les sondages, le chef de l’État a décidé de se lancer plus tôt que prévu. On a en effet longtemps envisagé une annonce en mars du côté de l’Élysée, selon les fuites orchestrées par la présidence.

"Secret de polichinelle"

Présidentielle française 2012

Différentes pistes sont étudiées pour l’annonce officielle : une intervention lors d'un journal télévisé du soir, une visite en province… Son déplacement mardi dans l'Isère, pour visiter le siège du fabricant de panneaux solaires Photowatt, pourrait servir de cadre parfait à un président soucieux de promouvoir l’industrie française et les nouvelles technologies. Le Journal du dimanche précise qu'il pourrait décider de se lancer jeudi lors d’une autre visite en province, dont l’emplacement est pour l’instant tenu secret.

Sur le plan logistique, tout est prêt du côté de la future équipe de campagne. Un QG a été loué dans le 15e arrondissement de Paris, des affiches ont déjà été imprimées et stockées à l’abri des regards curieux pour ne pas éventer le slogan de campagne.

Le "secret de polichinelle", savammment entretenu, doit ainsi prendre fin cette semaine avec l'annonce d'une candidature qui semble minutieusement préparée, à défaut de jouer sur l'effet de surprise. "Il n’a plus le choix. Vu le retard qu’il accuse sur Hollande, il a dû précipiter son entrée en campagne. On ne peut pas rattraper un tel retard en quelques semaines, il faut des mois " analyse Mathieu Doiret, directeur d’études à l'institut de sondages IPSOS.

En fin tacticien politique, le chef de l’État aura a cœur de parfaitement négocier le dernier virage, avant la ligne droite qui mène au premier tour du 22 avril. Le quotidien français "La Parisien-Aujourd’hui en France" estime ainsi qu’il joue "son va-tout". "Il a créé tellement d'attente qu'il a intérêt à réussir cette vraie-fausse entrée en campagne" ironisait pour sa part lundi matin sur France-Inter la députée socialiste et candidate malheureuse en 2007, Ségolène Royal.

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Ségolène Royal au micro de France Inter - 13/02/2012

"Droitisation"

"Sarkozy a tenu jusque là parce qu’il avait besoin d’être président le plus longtemps possible. C’est une stratégie somme toute assez classique chez les présidents sortants" remarque Mathieu Doiret. Une posture de "capitaine à la barre" qui, cependant, n’a pas permis à Nicolas Sarkozy de recoller dans les intentions de vote.

Depuis 4 mois la cote du président stagne à 29 %, rappelle le coprésident d’Ipsos, Jean-Marc Lech, sur l’antenne de FRANCE 24. "Il l’a tellement préparée cette annonce, que cela va forcément être un peu décevant" met-il en garde, alors que l’entourage du chef de l’État espère que cet événement pourra lui faire gagner quelques points dans les sondages.

Le premier acte de cette candidature est intervenu le samedi 11 février, à travers une interview fleuve accordée au "Figaro Magazine", dans laquelle le chef d l’État a évoqué la possibilité de recourir à des référendums sur le chômage et l’immigration.

Si le parti socialiste s’est offusqué de la "droitisation" du président candidat, cet entretien laisse poindre la stratégie de campagne du futur candidat. "Ce qui va être crucial pour lui, c’est de rallier à nouveau les conservateurs, qui, déçus par son bilan, se sont tournés vers Bayrou et Le Pen. S’il parvient à unifier la droite derrière sa candidature, il conserve une chance de l’emporter", estime Mathieu Doret.

Une semaine déterminante qui se terminera dimanche à Marseille par le premier grand meeting de celui qui devrait être alors officiellement candidat.