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Les spécificités de la nouvelle banque pour l’industrie voulue par Nicolas Sarkozy sont désormais connues : filiale à 100% de la banque publique Oséo, dotée d’un budget d’1 milliard, Oséo Industrie soutiendra les entreprises de taille moyenne.

Nicolas Sarkozy l’a voulu, Oséo le fait. Lors de son grand oral télévisé du 28 janvier, le président français, qui n'est pas encore candidat à sa propre succession, avait déclaré  vouloir créer une “banque de l’industrie” dont le but serait d’aider financièrement les entreprises de taille moyenne. Une annonce qui faisait écho à la promesse du candidat socialiste François Hollande de mettre en place, s’il était élu, une “banque d’investissement” de l’industrie.

Le PDG d’Oséo, François Drouin, a précisé mardi 7 février les particularités de ce nouveau bienfaiteur des entreprises françaises. Cette filiale à 100% de la banque publique s’appellera Oséo Industrie et “sera opérationnelle à la fin du mois de février”, a-t-il expliqué au quotidien spécialisé "L'Usine Nouvelle".

Oséo Industrie bénéficiera dès le départ d'un budget conséquent d'un milliard d’euros, soit la moitié des fonds de sa maison mère créée en 2005. Un montant qui étonne en cette période de vaches maigres budgétaires.

Le gouvernement semble décider à sortir le grand jeu... sans pour autant sortir le chèquier. En effet, cette nouvelle banque puisera dans les financements d’autres programmes qui avaient bénéficié des largesses étatiques à l’époque du grand emprunt (2008). Les perdants de l’opération seront notamment le Fonds pour la société numérique, qui perd 450 millions d’euros, et l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie qui voit son budget amputé de 200 millions d’euros.

Tout pour les entreprises de taille moyenne

Si la force de frappe du projet de Sarkozy est dorénavant connu, ses moyens d’actions et son champs d’intervention restent encore flous. En théorie, Oséo Industrie devrait faire pour les entreprises de taille moyenne (entre 250 et 500 salariés) ce qu'Oséo fait pour les petites et très petites entreprises. “Oséo est chargé de développer les prêts aux PME (moins de 250 salariés), aider à la mise en place de pôle de compétitivité et apporter des garanties bancaires”, explique à FRANCE 24 Pascal de Lima, professeur d’économie à Sciences-Po Paris et spécialiste du secteur bancaire français.

Dans un premier temps, Oséo Industrie va s’appuyer sur le réseau de sa maison mère, c’est-à-dire “un millier de collaborateurs sur tout le territoire français”, souligne Pascal de Lima, puis développera ses propres réseaux.

Cette nouvelle structure aura cependant la même mission qu’Oséo et travaillera avec le même personnel. “C’est à se demander pourquoi le gouvernement n’a pas simplement opté pour un élargissement la mission d’Oséo au lieu de créer une nouvelle structure”, remarque Pascal de Lima. Il y a probablement une bonne part d’effet d’annonce dans ce choix, une manière, selon lui, de "voler" à François Hollande sa promesse.