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La France espère éviter l'enfer face aux Diables rouges gallois

Le XV de France, dans une configuration originale, reçoit de redoutables Gallois dans son antre du Stade de France, ce vendredi, pour le premier match programmé en soirée de l’histoire du Tournoi.

Une plongée dans l’inconnu. À l’heure d’affronter la meilleure équipe actuelle de l’hémisphère nord, les choix du sélectionneur du XV de France Marc Lièvremont en ont laissé plus d'un songeur.

Entre la décision de n’aligner aucun buteur de métier dans le XV de départ et le choix d’une charnière inédite, ses décisions s’apparentent en effet à un coup de poker.


"Des génies ou des cons"

"Si on gagne, on sera des génies, si on perd, on passera pour des cons," ironisait-il en conférence de presse avant d’ajouter qu’à son sens, l’équipe alignée, inédite, constituait la  "meilleure possible".

Difficile pourtant de mettre en place les automatismes au sein de ce groupe en cinq petits jours de préparation. Ces réflexes dans le collectif avaient pourtant tant fait défaut lors des deux premiers matchs, décevants, face à l’Irlande (défaite 30-21) et l’Écosse (victoire 22-13).

En poste depuis janvier 2008, la période d’indulgence de Marc Lièvremont liée à la nécessité de bâtir un nouveau projet de jeu touche à sa fin. Il n'empêche. Quatorze mois plus tard, le sélectionneur cultive l’art du contre-pied.

Ses options n’ont d’ailleurs pas manqué de susciter les railleries de la presse anglaise. Lièvremont "perd les pédales", selon le Times ; "un nouvel exemple du flair gaulois pour les sélections dingues", écrit de son côté le Daily mail.


Le public français croisera les doigts en gardant à l'esprit que les Bleus ne sont jamais aussi bons qu’en position d’outsiders. La tâche s’annonce néanmoins ardue face à des Gallois bien en place, un collectif solide au sein duquel s’illustre de brillantes individualités, comme l’ailier de poche Shane Williams.

Une victoire face au XV du poireau reste tout de façon un impératif pour préserver les espoirs de titre tricolores. Dans le cas contraire, la rencontre avec les Diables rouges pourrait rapidement tourner à l’enfer pour Lièvremont et les siens.


Le vendredi, c’est désormais permis

Autre fait inédit de ce match décidement d’exception : l’horaire de ce France - Galles, à 21H (gmt+1) un vendredi soir. Cette programmation en tout début de week-end fait d’ailleurs grincer quelques dents en province puisqu’elle ne laisse pas le temps aux non-franciliens de se rendre au stade à temps.

Côté gallois, on invoque la culture rugbalistique : quand des journalistes ont demandé à la légende du rugby celte Gareth Edwards s’il avait déjà joué à 21H, l’ancien demi de mêlée a glissé malicieusement "pas au rugby".