Le président Nicolas Sarkozy passe, dimanche, un grand oral sur cinq chaînes. Il doit dévoiler des mesures, pour améliorer la compétitivité des entreprises, dénoncées à gauche comme des attaques contre les classes moyennes et populaires.
Suivez en direct sur FRANCE 24 l’intervention télévisée du chef de l'État Nicolas Sarkozy à partir de 20h10 (heure de Paris).
Pour Nicolas Sarkozy, l’emploi vaut bien une grand-messe médiatique. Dimanche, sur cinq chaînes (TF1, France 2, LCI, BFMTV et i-Télé) celui qui n’est pas encore candidat à sa succession tentera de reprendre l’initiative politique à 84 jours du premier tour de la présidentielle. Nicolas Sarkozy veut prouver aux Français qu’il se préoccupe concrètement de la question du chômage alors que la campagne électorale vient de rentrer dans sa première ligne droite. Mais il espère, en outre, clore la parenthèse enchantée que vient de vivre le candidat socialiste, François Hollande, qui a, de l’avis des principaux commentateurs politiques, réussi à la fois son lancement de campagne au Bourget le 22 janvier, et la présentation de son projet trois jours après.
Mais ça, c’est le scénario idéal pour Nicolas Sarkozy. Car si son passage à l’antenne, dimanche, est tant attendu - à tel point que certains médias comme le Nouvel Observateur pensent qu’il pourrait en profiter pour annoncer sa candidature - c’est que le président prend un risque politique considérable. Au plus bas dans les sondages, il s’apprête à annoncer des mesures économiques qui risquent d’être impopulaires. Il espère que les Français lui feront crédit d’un certain sens des responsabilités en cette période de crise, alors que d’autres jugent qu’il fait “une énorme connerie”, selon un député UMP qui préfère garder l’anonymat, dans le Parisien du 25 janvier.
TVA sociale et 35 heures
Les mesures que Nicolas Sarkozy entend dévoiler sont des “réformes structurelles” du marché du travail, selon la ministre du Budget, Valérie Pecresse, qui ne manqueront pas de soulever l’ire de l’opposition. Symbole de cette prise de risque économique de fin de mandat, la TVA “sociale” que Nicolas Sarkozy avait évoquée lors de ses vœux aux Français. À l’origine, elle aurait dû être débattue lors du “sommet de crise” du 18 janvier avec les partenaires sociaux. Mais devant l’opposition quasi-unanime des syndicats, elle avait été effacée de l’ordre du jour et reportée à plus tard. C’est, finalement, lors de son allocution télévisée que Nicolas Sarkozy devrait préciser les contours de cette mesure qui consiste à alléger les charges sociales et patronales en contrepartie d’une hausse de la TVA. Le but est d’améliorer la compétitivité des entreprises françaises, mais François Hollande a d’ores et déjà dénoncé mardi 24 janvier à Nice le poids d’une hausse de la TVA qui serait supportée “essentiellement par les classes moyennes et populaires”.
Comme si cela ne suffisait pas, le président devrait également, d’après le Parisien et les Échos, remettre dimanche soir sur le devant de la scène un vieux combat de la droite française : l’abolition de la loi sur les 35 heures. Nicolas Sarkozy pourrait ainsi annoncer des dérogations à la durée du temps de travail. Une mesure qui devrait trouver sa place au sein des “pactes de compétitivité” qui avaient également disparu de l’agenda du sommet “de crise” du 18 janvier. Il s’agit d’accords négociés au sein des entreprises afin de préserver les emplois en échange d’une modulation du temps de travail et/ou d’une baisse de salaire.
Face aux efforts que Nicolas Sarkozy devrait demander aux Français, il a souligné qu’il ferait également des propositions “fortes” en faveur du logement. Le président avait, en effet, regretté à l’issue du sommet “de crise” que l’immobilier soit “trop cher” et “trop rare” en France.
Nul doute, en outre, que Nicolas Sarkozy se réserve quelques annonces surprises pour son grand oral de dimanche. Dans les Échos, l’un des lieutenants du chef de l’État assure qu’il “doit surprendre” et qu’il est “suffisament libéré pour aller très loin”.