Des séparatistes touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) se sont emparés de Léré, une commune à la frontière mauritanienne. Ils réclament l'indépendance du nord du Mali et le droit des Touareg à l'autodétermination.
REUTERS - Des rebelles touaregs se sont emparés jeudi de Léré, localité malienne proche de la frontière mauritanienne, ouvrant ainsi un nouveau front au Sud de la zone qu’ils revendiquent, a-t-on appris jeudi de diverses sources, notamment militaires.
« Ils sont entrés dans la ville sans combats. Il n’y avait pas de présence militaire. L’armée avait retiré hier une petite unité. Les rebelles sont entrés et ont hissé (leur) drapeau », a-t-on déclaré à Reuters. L’information a été confirmée de source militaire, civile et diplomatique.
Léré se trouve 600 km au nord-est de Bamako. Les séparatistes touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) étaient déjà passés à l’offensive dans l’extrême Nord et le Nord-est, la semaine dernière.
Ils réclament l’indépendance du Nord du pays et parmi eux figurent des Touaregs maliens ayant combattu en Libye.
Un demi-millier de Touaregs ayant combattu dans les rangs des partisans de Mouammar Kadhafi se sont réfugiés au Mali à la fin de l’année dernière, lorsque le régime du « guide » libyen s’est effondré sous les coups de la rébellion appuyée par l’Otan.
itDe sources rebelle et militaire, on indique que d’autres combats ont eu lieu à Anderamboukane, une ville du nord-est proche de la frontière avec le Niger, où des rebelles ont attaqué des positions de l’armée malienne.
Un porte-parole des rebelles a déclaré jeudi qu’au moins 50 soldats maliens avaient été tués l’avant-veille lors d’affrontements à Aguelhok, une ville de 8.000 habitants située dans le nord du pays.
Le ministre malien de la Défense a confirmé l’affrontement d’Aguelhok, ajoutant que les pertes avaient été lourdes des deux côtés.
Selon une source proche des services de sécurité malien interrogée plus tôt par Reuters à Bamako, des dizaines de soldats maliens ont été tués lors de ces affrontements avec les rebelles.
Un porte-parole du MNLA a déclaré que l’organisation poursuivrait ses offensives jusqu’à ce que le Mali retire ses soldats de la zone revendiquée et qu’il accepte le droit des Touaregs à l’autodétermination.
La France, ancienne puissance coloniale au Mali, a appelé les deux camps à un cessez-le-feu immédiat.