À neuf mois de l'élection présidentielle, le traditionnel discours sur l'état de l'Union prendra une tournure particulière pour le président Obama, qui veut convaincre les Américains de lui confier un second mandat en novembre prochain.
AFP - Le président Barack Obama veut convaincre les Américains de lui confier un second mandat en novembre en proposant mardi, lors du traditionnel discours sur l'état de l'Union, des mesures de renforcement de l'économie que critiquent déjà ses adversaires républicains.
Le président des Etats-Unis est attendu à 21H00 (mercredi 02H00 GMT) au Capitole de Washington pour cette adresse aux élus du Congrès et aux corps constitués, un événement diffusé en direct par les télévisions et qui dure habituellement environ une heure.
Ce grand-rendez vous du début de l'année politique américaine prend une signification particulière à un peu plus de neuf mois de l'élection présidentielle du 6 novembre. La Maison Blanche a indiqué que le dirigeant démocrate exposerait ses projets pour "une économie américaine construite pour durer".
Samedi, fidèle à sa ligne de défense de la classe moyenne, M. Obama s'est dit décidé à construire "une Amérique où chacun a sa chance, chacun apporte sa pierre et chacun respecte les règles du jeu".
L'appel à faire contribuer davantage les plus aisés pour réduire les déficits devrait figurer en bonne place dans ce discours, alors que l'un des principaux candidats à l'investiture du parti républicain pour la présidentielle, Mitt Romney, a été mis en difficulté sur ce sujet.
Mardi matin, M. Romney a fini par céder à la pression de ses concurrents en annonçant qu'il avait touché plus de 42 millions de dollars de revenus en deux ans, et été imposé à des taux effectifs situés entre 13,9 et 15,4%, bien plus faibles que la moyenne des salariés.
Ces chiffres, résultat de cadeaux fiscaux consentis par le prédécesseur républicain de M. Obama, George W. Bush, sont au coeur de l'argumentation du président démocrate face à un Congrès où ses adversaires sont en position de force et refusent toute hausse des contributions.
M. Obama a dans le passé souligné qu'il était injuste qu'un multimilliardaire comme Warren Buffett soit soumis à un taux d'imposition inférieur à celui de sa secrétaire salariée. Cette dernière a d'ailleurs été conviée à assister au discours, tout comme Lauren Jobs, veuve du co-fondateur d'Apple Steve Jobs, entre autres Américains méritants ou emblématiques.
Lundi, la Maison Blanche a souligné que le discours exposerait la feuille de route du président pour un second mandat. "C'est un projet sur lequel il s'est engagé depuis trois ans, et il espère l'être pour cinq années supplémentaires", a expliqué son porte-parole Jay Carney.
Les républicains reprochent à M. Obama de parler de projets économiques en oubliant son mauvais bilan en matière de chômage, qui atteint 8,5% contre 5% avant le début de la récession de 2007-2009.
En campagne pour la primaire républicaine de la semaine prochaine en Floride, M. Romney a prédit mardi que M. Obama ferait "un joli discours avec des grandes phrases" mais ne mentionnerait pas les chiffres qui fâchent, comme le chômage ou la dette fédérale record.
Combatif, M. Romney, dont le statut de favori a été ébranlé par la victoire samedi de l'ancien président de la Chambre des représentants Newt Gingrich en Caroline du Sud, a dit vouloir "que ce soit aujourd'hui le dernier discours sur l'état de l'Union de Barack Obama".
Le président républicain de la Chambre John Boehner a répété mardi que "cette élection (présidentielle) sera un référendum sur la politique économique du président", qui "a échoué" selon lui. "Puisque le comité de campagne (démocrate) a apparemment écrit le discours, je pense que l'on entendra un discours électoral", a-t-il ironisé.
M. Obama va passer la fin de la semaine à décliner son message sur le terrain. En trois jours, il visitera cinq Etats qui, comme la Floride, pourraient s'avérer cruciaux pour une réélection, de l'Iowa au Michigan (nord), en passant par l'Arizona, le Nevada et le Colorado dans l'ouest.