Le gouverneur du Texas a annoncé ce jeudi son retrait de la course à l'investiture républicaine pour la présidentielle américaine de novembre 2012. Il apporte son soutien à Newt Gingrich, ex-président de la Chambre des représentants.
AFP - La course à l'investiture républicaine pour la Maison Blanche s'est resserrée jeudi avec le retrait de l'ultraconservateur Rick Perry, qui s'est rallié à Newt Gingrich, menaçant les chances du favori Mitt Romney dans la primaire en Caroline du Sud samedi.
"Je suis parvenu à la conclusion qu'il n'y a pas de solution viable pour moi dans la campagne de 2012", a dit le gouverneur du Texas lors d'un point presse à Charleston, en Caroline du Sud. "Par conséquent, je suspends ma campagne et soutiens Newt Gingrich".
"Je pense que Newt est un visionnaire qui peut transformer notre pays", a-t-il dit, tout reconnaissant que les deux hommes avaient eu leurs "différends" au cours de la campagne.
M. Perry, ardent défenseur des valeurs chrétiennes, était à la traîne dans les sondages après une série de gaffes lors de débats. Après une entrée en trombe dans la campagne en août dernier, il avait brièvement occupé la position de favori de la course.
Le soutien de M. Perry vient renforcer les chances du conservateur Newt Gingrich d'entraver la progression du favori Mitt Romney, aux positions plus modérées.
M. Gingrich, ex-président de la Chambre des représentants et élu de Géorgie (sud-est), a jeté toutes ses forces dans la campagne en Caroline du Sud, un Etat conservateur du sud-est des Etats-Unis.
Jeudi, l'écart entre les deux hommes se resserrait dans cet Etat. Selon une moyenne de plusieurs sondages réalisée par RealClearPolitics, M. Romney obtenait 33,6% des intentions de vote contre 26% pour M. Gingrich. La semaine dernière M. Romney menait encore d'environ 10 points.
Quatre candidats restent en lice: Mitt Romney, Newt Gingrich, Ron Paul et Rick Santorum. Jeudi soir, ils devaient se retrouver à Charleston pour un dernier débat télévisé avant la primaire de samedi.
Parallèlement, le parti républicain a annoncé que M. Santorum avait finalement remporté le scrutin de l'Iowa le 3 janvier. Contrairement à ce qui avait été annoncé le soir du scrutin, le premier organisé pour désigner l'adversaire de Barack Obama à la présidentielle du 6 novembre, ce catholique ultraconservateur a devancé Mitt Romney de 34 voix.
L'annonce de la victoire de M. Santorum dans l'Iowa avec un écart si faible n'a qu'une portée symbolique. Mais elle porte un coup à M. Romney, un mormon pour qui la Caroline du Sud et ses 60% de républicains évangéliques est un terrain difficile.
Le multimillionnaire, attaqué de toutes parts, doit faire face depuis plusieurs jours à de virulentes critiques concernant son passé dans les affaires. A la tête du fonds d'investissement Bain Capital dans les années 1980 et 1990, il a été accusé d'avoir "pillé" des entreprises en mettant des employés au chômage.
M. Romney, qui jusqu'à présent concentrait ses attaques sur M. Obama, a dû revoir sa stratégie pour prendre davantage en compte l'émergence de M. Gingrich, le décrivant comme un "leader peu fiable".
Jeudi, John Sununu, l'un des alliés de M. Romney, a attaqué M. Gingrich sur des violations présumées des règles d'éthique lorsqu'il était président de la Chambre des représentants dans les années 1990. M. Sununu a appelé Newt Gingrich à publier ses archives sur le sujet.
Par ailleurs, Newt Gingrich, qui cherche à séduire un électorat intransigeant sur les valeurs familiales, a été la cible d'une pique de la part d'une de ses ex-femmes. Dans une interview qui doit être diffusée jeudi soir sur la chaîne ABC, Marianne Gingrich se livre à un grand déballage sur leurs 18 ans de mariage, décrivant le candidat comme un libertin.
Après sa victoire la semaine dernière dans le New Hampshire (nord-est), M. Romney serait quasiment assuré de décrocher l'investiture républicaine s'il l'emportait en Caroline du Sud. Le processus des primaires doit se poursuivre Etat par Etat jusqu'à l'été.