
Alors que les militants pro-démocratie continuent de manifester quotidiennement, le roi de Bahreïn a annoncé ce dimanche des réformes constitutionnelles donnant plus de pouvoir au Parlement. Des mesures jugées insuffisantes par l'opposition.
REUTERS - Le roi de Bahreïn a annoncé dimanche des réformes constitutionnelles renforçant les pouvoirs du Parlement mais jugées insuffisantes par l’opposition qui conteste depuis un an le régime.
Dans un discours télévisé, le monarque n’a fait aucune allusion aux affrontements qui opposent sur une base quasi quotidienne forces de l’ordre et militants d’opposition depuis la levée de la loi martiale en mai dernier, après l’écrasement du mouvement pro-démocratie.
Le petit Etat du Golfe, qui abrite la base de la Ve Flotte américaine, est dirigé par la famille sunnite Al Khalifa mais sa population est majoritairement chiite.
Les amendements annoncés par le souverain autorisent le Parlement à demander des comptes aux ministres et à refuser la confiance au gouvernement.
Ils découlent du dialogue national organisé l’an dernier par le roi Hamad bin Issa Al Khalifa après la répression au printemps dernier du mouvement de contestation inspiré des révolutions tunisienne et égyptienne.
Le principal parti d’opposition, le Wefaq, s’était retiré des débats, exigeant des réformes plus ambitieuses.
« Notre peuple a montré qu’il désirait poursuivre sur la voie des réformes (...) Nous allons de l’avant aujourd’hui avec ceux qui désirent vraiment, par patriotisme, le progrès et les réformes. »
« (...) La démocratie, ce n’est pas seulement une question constitutionnelle et législative, c’est une culture et une pratique, par lesquelles la loi et les principes du droit international sont respectés. »
L’opposition bahreïnie n’a pas été convaincue par les propos du souverain.
« On n’a jamais vu dans l’Histoire un dictateur devenir un démocrate. Comment espérer qu’Al Khalifa puisse changer ? Il faut tout simplement qu’il s’en aille », a déclaré Saïd Chehabi, l’un de ses dirigeants qui vit à Londres.
Dans un rapport rendu public le 23 novembre dernier, une commission d’enquête indépendante a conclu à un usage excessif de la force par la police bahreïnie lors de la répression des manifestations de février et mars 2011.
La commission a notamment souligné que des protestataires arrêtés par la police avaient systématiquement fait l’objet de mauvais traitements voire dans certains cas torturés à mort.
Bahreïn a depuis l’indépendance en 1971 le même Premier ministre, issu de la famille royale.