
L'agence de notation Standard & Poor's a décidé de retirer à la France son triple A, selon une source gouvernementale européenne. Les notes souveraines de l'Espagne, de l'Italie et du Portugal seraient, elles, dégradées de deux crans.
AFP - Les Bourses européennes ont limité leurs pertes vendredi à la clôture, malgré des informations évoquant un abaissement de note imminent de plusieurs pays en zone euro par l'agence de notation Standard & Poor's.
La Bourse de Paris a fini en baisse de 0,11%, Francfort de 0,58%, Londres de 0,46%, Milan de 1,20% et Madrid s'est même offert une hausse de 0,28%.
Les marchés européens avaient décroché dans l'après-midi après des informations selon lesquelles S&P a décidé d'abaisser la note de la France et d'autres pays de la zone euro.
"La dégradation de Standard & Poor's est d'un cran", a indiqué une source européenne, alors que l'agence de notation avait menacé en décembre d'abaisser la note de la France de deux crans.
L'agence d'évaluation financière a décidé de priver un deuxième pays de la zone euro de son triple A. "Il s'agit de l'Autriche ou de la Finlande", a indiqué une autre source.
"Les marchés résistent plutôt bien car ils ont déjà intégré depuis plusieurs semaines une perte du AAA français", a commenté Cyril Regnat, stratégiste obligataire.
L'Allemagne, les Pays-Bas et le Luxembourg devraient en revanche conserver leur "AAA". La Belgique, notée "AA", soit deux crans en dessous du meilleur niveau, est aussi épargnée, selon une source gouvernementale.
Pour Renaud Murail, gérant d'actions chez Barclays Bourse, "depuis le début de l'année, les investisseurs se focalisent moins sur les commentaires d'agences de notation, mais davantage sur la capacité des Etats sous pression à se refinancer".
Or l'Espagne et l'Italie, les pays les plus exposés, ont réussi leurs premières émissions de dette de l'année jeudi et vendredi.
En France, le taux d'emprunt de l'obligation de référence, à dix ans, n'a progressé que très modérément à 3,066% contre 3,032% jeudi à la clôture.
Cependant, l'abaissement imminent de S&P pesait sur l'euro qui chutait à son plus bas niveau depuis août 2010 face au dollar. Vers 17H05 GMT, l'euro cotait 1,2669 dollar.
Autre sujet d'inquiétude, les négociations entre la Grèce et ses banques créancières sur l'effacement partiel de la dette du pays semblent au point mort.
Les banques ont annoncé vendredi qu'elles suspendaient leurs négociations avec Athènes, jugeant qu'elles "n'ont pas abouti à une réponse constructive de la part de toutes les parties", selon leur association, l'Institut de la finance internationale (IIF).