
Mitt Romney a confirmé son statut de favori en remportant la primaire du New Hampshire avec 39,4 % des voix. Il s'impose comme le meilleur adversaire d'Obama, mais doit affronter le scepticisme de l'aile conservatrice du parti républicain.
Et de deux pour Mitt Romney. Après avoir remporté la semaine dernière le caucus de l’Iowa, l’ancien gouverneur de l’État du Massachusetts s’est adjugé mardi la primaire républicaine du New Hampshire. Avec plus de 39 % des voix, il écrase la concurrence dans ce petit État du nord-est américain, devançant largement le ‘‘libertarien’’ Ron Paul (24 %) et le modéré Jon Huntsman (14 %). Suivent l’expérimenté Newt Gingrich (9,4 %), l’ultra-conservateur Rick Santorum (9,3 %), puis l’actuel gouverneur du Texas, Rick Perry, qui recueille lui moins de 1 % des suffrages.
Ce double succès conforte Mitt Romney dans sa position de favori pour représenter le ‘’Grand Old Party’’ face au président démocrate Barack Obama, lors de la présidentielle de novembre prochain. ‘’C'est la première fois depuis 1976 qu'un candidat républicain parvient à remporter les deux premiers États dans la course à l’investiture’’ rappelle Marjorie Paillon, journaliste à FRANCE 24 et spécialiste de politique américaine. L’ancien homme d’affaires n’a pas pâti des vives attaques de ses adversaires quant à son rôle à la tête du fonds d'investissement Bain Capital, qui a fait sa fortune. Ses concurrents lui ont vivement reproché d'avoir restructuré des entreprises à coup de plans de licenciements massifs, des attaques surprenantes de la part de républicains, habituellement fervents défenseurs des mesures ‘’pro-business’’ favorisant les entreprises.
’’Stature de présidentiable’’
Lors de son discours de victoire, Mitt Romney s’est d’ailleurs bien gardé de mentionner ses rivaux, se contentant d’attaquer le président américain. Il l’a notamment accusé de "s’inspirer des capitales européennes" pour mener sa politique, tandis que lui assure puiser son inspiration "des villes et des petites villes d’Amérique".
‘’Il a voulu asseoir sa stature de présidentiable et de challenger naturel de Barack Obama" analyse Marjorie Paillon. Il sort d’autant plus renforcé de ce vote, que lors des primaires de 2008 il avait obtenu 32 % des voix dans ce même État, avant d'être finalement battu sur le plan national par John McCain. Son bon score cette année constitue un signe encourageant de plus en vue de la convention républicaine, qui se tiendra le 27 août à Tampa, dans l'État de Floride.
Arrivé en deuxième position, Ron Paul veut encore croire en ses chances. Cet élu du Texas, âgé de 76 ans, estime qu’il ‘’talonne’’ désormais Mitt Romney, ses positions en faveur d’un État fédéral réduit au strict minimum et son isolationnisme lui ayant apporté le soutien d’un électorat hostile à Washington.
L’ancien ambassadeur américain en Chine, Jon Huntsman, s’est lui félicité de sa troisième place, considérant que ce résultat lui conférait ‘’a ticket to ride’’, soit la légitimité de poursuivre la course.
Les grands perdants de la soirée sont l’utra-conservateur Rick Santorum, qui avait pourtant réussi à créer la surprise dans l’Iowa, ainsi que Newt Gingrich et Rick Perry. Ce dernier, qui avait hésité à se retirer de la course après sa déconvenue en Iowa, avait fait l’impasse sur le New Hampshire pour se concentrer sur la Caroline du Sud.
C’est dans cet État que se tiendra, le 21 janvier, la prochaine primaire républicaine. Les candidats les plus conservateurs espèrent s’y refaire face au modéré Romney. ‘’Ca va être plus compliqué pour lui en Caroline du Sud, car il va devoir faire face à une base républicaine plus conservatrice et évangélique’’, assure Marjorie Paillon. ‘’Mais il a déjà plusieurs coups d’avance et il a prévu d’inonder la Floride de publicité télévisées’’ précise-t-elle. La primaire en Floride, prévue le 31 janvier, pourrait en effet se révéler décisive pour Romney,et décourager définitivement ses adversaires en cas de nouvelle victoire.