logo

Alors que 80% des prothèses mammaires PIP ont été implantées sur des femmes d'Amérique latine, des centaines de Sud-Américaines ont décidé de se porter partie civile dans l'information judiciaire ouverte à Marseille.

AFP - Des centaines de Sud-Américaines vont se porter partie civile dans l'information judiciaire pour homicide et blessures involontaires ouverte à Marseille sur les prothèses mammaires frauduleuses de l'entreprise française PIP, a annoncé à l'AFP leur avocat Me Arie Alimi.

Précisant que d'autres victimes potentielles, notamment au Brésil et en Colombie, pourraient suivre, Me Alimi a expliqué avoir d'ores et déjà été mandaté par un groupement de 500 victimes argentines et par une association regroupant autant de femmes vénézuéliennes, afin d'attaquer en justice dans ce scandale qui a pris des dimensions internationales.

Ces plaintes s'ajouteront aux quelque 2.500 qui avaient déjà été reçues à Marseille en fin de semaine dernière.

La lettre notifiant ces parties civiles à la juge d'instruction Annaïck Le Goff du pôle santé de Marseille sera envoyé "dans la semaine", a déclaré Me Alimi.

Selon lui, "80% des prothèses PIP ont été implantées en Amérique latine". En Argentine seulement, ce sont 15.000 prothèses qui auraient été implantées, dont certaines sans laisser de trace puisque les femmes payaient au noir, a expliqué Me Alimi.

Au Venezuela, environ 40.000 mammoplasties sont réalisées chaque année, mais aucune estimation du nombre de porteuses d'implants PIP n'a été communiquée.

Outre celle de PIP et de ses dirigeants, les plaignantes sud-américaines s'interrogent également sur "les éventuelles responsabilités de l'Afssaps",  l'Agence des produits de santé, "et du laboratoire allemand TÜV" Rheinland, organisme certificateur, prévient Me Alimi, qui donnera une conférence de presse mercredi à son cabinet.

Me Alimi a également indiqué que ses clientes se porteraient partie civile dans l'autre volet judiciaire de l'affaire, qui devrait donner lieu en 2012 à un procès devant le tribunal correctionnel de Marseille pour "tromperie aggravée" sur une marchandise.

Parti de France, le scandale sanitaire des prothèses PIP a pris une tournure internationale.

L'entreprise PIP produisait jusqu'à 100.000 prothèses par an, dont 84% partaient à l'exportation, notamment en Amérique latine, en Espagne et en Grande-Bretagne. De 400.000 à 500.000 femmes seraient porteuses d'implants PIP dans le monde.
             

Tags: Santé, Justice, France,