Lors d'un grand débat télévisé organisé à trois jours de la primaire républicaine du New Hampshire, les rivaux du favori Mitt Romney se sont employés à le déstabiliser. Une deuxième rencontre aura lieu ce dimanche.
REUTERS - Les rivaux de Mitt Romney se sont efforcés samedi, sans grand résultat, de mettre en difficulté l’ex-gouverneur du Massachusetts lors d’un débat organisé à trois jours de la primaire républicaine du New Hampshire, dont il est le grand favori.
Rick Santorum et Newt Gingrich, deux représentants de l’aile droite du Grand Old Party, n’ont pas mis bien longtemps avant de dévoiler quelle serait leur cible privilégiée lors de cette confrontation entre les six principaux prétendants républicains organisée par la chaîne ABC, le premier de deux débats à douze heures d’intervalle.
it
Les deux hommes ont en particulier pilonné l’un des atouts régulièrement revendiqués par Romney - son expérience dans les affaires - pour tenter de le déstabiliser.
Mais l’ancien gouverneur du Massachusetts, que les sondages créditent d’une large avance sur ses rivaux dans le New Hampshire, avec environ 40% des voix, a paré calmement leurs attaques, adoptant une posture d’homme d’Etat et d’inévitable vainqueur de la primaire.
Mitt Romney a préféré réserver ses flèches au président Barack Obama et à sa gestion de la politique économique et étrangère du pays, tout en prenant garde d’éviter toute bourde susceptible d’écorner son image.
« Je ne veux pas critiquer les personnes présentes sur cette estrade », a-t-il dit. « Ce président doit être remplacé. »
Rick Santorum devait se mettre en avant, fort de sa percée dans les caucus de l’Iowa qui ont fait de lui le nouveau champion de l’électorat conservateur grâce à des positions très marquées à droite, contre l’avortement ou le mariage homosexuel.
L’ex-sénateur de Pennsylvanie, qui n’a perdu que de justesse contre Mitt Romney dans cet Etat du Middle West, a déclaré que l’expérience d’homme d’affaires de son rival ne le qualifiait pas automatiquement pour la fonction de président.
« Il nous faut un leader, quelqu’un qui puisse présenter une vision positive pour ce pays », a-t-il déclaré.
Mais il a également donné des gages à la base conservatrice du Parti républicain, en rappelant sa volonté d’abolir la décision dite « Roe versus Wade » de la Cour suprême qui a légalisé l’avortement comme droit constitutionnel en 1973.
Ron Paul attaque Santorum
Newt Gingrich s’en pris au bilan de Romney à la tête de Bain Capital, un fonds d’investissement spécialisé dans le rachat et la restructuration d’entreprises en difficulté, qui a parfois abouti à des licenciements et des fermetures d’usines.
« Le gouverneur a tout à fait le droit de défendre cela », a souligné l’ancien président de la Chambre des représentants. « Mais je crois qu’il est légitime de se demander si, au final, la vie des gens s’est améliorée grâce à ce style particulier d’investissement. »
A quoi Romney a répondu que dans le secteur privé, les investissements ne donnaient pas toujours les résultats escomptés.
Newt Gingrich, champion de l’ultradroite il y a encore quelques semaines, a cédé du terrain après avoir été la cible d’une campagne vigoureuse du camp Romney.
Ce dernier, s’il est donné gagnant dans le New Hampshire, sur les terres de Nouvelle-Angleterre où son profil modéré sied à une grande part de l’électorat, est plus vulnérable en Caroline du Sud où des conservateurs comme Santorum, Gingrich, le « libertarien » Ron Paul ou le gouverneur du Texas Rick Perry espèrent se remettre en selle lors de la primaire du 21 janvier.
Le débat a par ailleurs brièvement mis aux prises Ron Paul et Rick Santorum, ce dernier étant depuis plusieurs jours critiqué pour avoir fait payer aux contribuables de Pennsylvanie des projets qualifiés de dispendieux par ses adversaires.
L’ancien candidat républicain à l’élection présidentielle de 2008, John McCain, qui soutient aujourd’hui Mitt Romney, a ainsi relevé cette semaine que Santorum avait fait dépenser à l’Etat dont il était le sénateur 500.000 dollars pour une exposition d’ours polaires au zoo de Pittsburgh.
« Il est exagéré de dire que vous êtes un conservateur, mais vous avez convaincu beaucoup de monde », a déclaré Ron Paul.
Rick Santorum a défendu ses pratiques, affirmant qu’il s’était toujours assuré de la bonne redistribution des sommes versées par les contribuables de Pennsylvanie.
Un deuxième débat aura lieu dimanche à 09h00 (14h00 GMT) dans le cadre de l’émission « Meet the Press » sur NBC.