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Dexia pourrait être nationalisée en France

L'État français projette de nationaliser les activités en France de la banque Dexia, démantelée en octobre dernier, affirme le quotidien économique "Les Échos". Une opération déjà effectuée à Bruxelles pour les activités belges de la banque.

 AFP - L'Etat français envisage "depuis plusieurs semaines" de nationaliser les restes de la banque franco-belge Dexia, démantelée à l'automne, affirme le quotidien Les Echos dans son édition à paraître vendredi.

Contacté par l'AFP, le ministère de l'Economie a réagi jeudi soir en affirmant n'avoir "aucune connaissance de ce type de projet". Egalement interrogé, un porte-parole de Dexia n'a pas souhaité commenter ces informations.

La Belgique, la France et le Luxembourg se sont portés en octobre au secours de Dexia, au bord de l'asphyxie, en la démantelant pour lui éviter la faillite. Ils ont apporté une garantie de 90 milliards d'euros aux financements du groupe pour faciliter l'opération.

En France, la Caisse des dépôts (CDC) et la Banque Postale ont repris ses activités de financement des collectivités avec respectivement 35% et 65% du capital. Mais la société hébergeant le portefeuille de crédits anciens est revenue majoritairement à la CDC (65%).

Selon Les Echos, qui font référence à plusieurs sources non identifiées, "plusieurs raisons expliquent que (l'Etat français) revienne ainsi sur le plan de sauvetage présenté en octobre".

"La dégradation de la situation financière des Etats affaiblit la qualité des garanties accordées en octobre par la France et la Belgique sur une partie des actifs", fait valoir le quotidien économique.

"Dans ce contexte, le transfert à la Caisse des Dépôts du véhicule de refinancement de Dexia, qui porte les encours de crédit aux collectivités locales, dont 10 milliards d’euros de prêts à risque, s’avère plus lourd que prévu pour les comptes de l’établissement public et pour l’Etat français", poursuit-il.

"Bruxelles est par ailleurs particulièrement réticent sur le schéma initial qui lui a été imposé, et ne donnerait son feu vert à la garantie qu’en contrepartie de l’arrêt des activités de Dexia, qui emploie encore 1.350 salariés", ajoutent Les Echos, qualifiant cette hypothèse d'"explosive alors que les collectivités locales se plaignent de ne plus pouvoir emprunter auprès des banques".