
Un nouvel attentat contre une église a fait 6 morts jeudi dans le nord du Nigeria, à majorité musulmane. L'attaque intervient au lendemain de l'expiration d'un ultimatum de la secte islamiste Boko Haram pour que les chrétiens quittent la région.
REUTERS - Des hommes armés ont ouvert le feu jeudi contre une église du nord du Nigeria pendant un office religieux, faisant six morts et 10 blessés, a déclaré le pasteur de cet établissement, ajoutant que sa propre femme avait été tuée.
L’attaque s’est produite à Nasarawa dans l’Etat de Gombe.
« Les assaillants ont commencé à tirer de manière sporadique. Ils tiraient à travers les vitres de l’église et de nombreuses personnes ont été tuées, y compris ma femme », a dit le pasteur Justin Jauro, interrogé au téléphone par Reuters.
« De nombreux membres de ma paroisse qui assistaient à l’office ont en outre été blessés », a-t-il ajouté.
La secte islamiste Boko Haram a lancé récemment de multiples attaques meurtrières contre la communauté chrétienne dans le nord du Nigeria.
Elle avait publié mardi dans la presse locale une mise en garde affirmant que les chrétiens avaient trois jours pour quitter la région à majorité musulmane ou ils risquaient d’être tués.
La secte a également revendiqué la responsabilité d’une série d’attaques à la bombe dans le pays le jour de Noël dont une contre une église près de la capitale Abuja qui avait fait au moins 37 morts et 57 blessés.
La plupart des chrétiens vivent dans le sud du Nigeria tandis que les musulmans occupent majoritairement le nord bien que de nombreuses communautés soient mixtes.
La multiplication des attaques contre les lieux de culte chrétiens a exacerbé les tensions.
Le 31 décembre, le président Goodluck Jonathan a décrété l’état d’urgence dans le nord-est du pays et dans deux autres régions afin de contenir l’insurrection croissante de Boko Haram dont les militants réclament l’instauration de la charia.
Des troupes fortement armées et des chars patrouillent dans ces régions depuis le début de l’année.
Des associations chrétiennes accusent Jonathan de ne pas faire assez pour contenir la menace islamiste et ont mis en garde contre le risque d’une guerre civile confessionnelle.
Deux membres présumés de la secte ont été arrêtés jeudi après une attaque au cours de laquelle deux personnes ont été tuées, a indiqué l’armée.
« Nous avons arrêté deux membres de Boko Haram qui avaient tué un homme et son fils à Dala mercredi soir. Ils avaient laissé derrière eu leurs combinés grâce auxquels nous sommes parvenus à retrouver leur trace », a dit le colonel Victor Ebhemele.
Dala est un quartier de Maiduguri, capitale de l’Etat du Borno, zone reculée située à la frontière avec le Cameroun, le Niger et le Tchad au coeur de l’insurrection Boko Haram.
Deux bombes ont explosé à Maiduguri mercredi et une fusillade a fait un mort civil dans une autre localité, selon la police.