Les délégués palestiniens et israéliens ainsi que les représentants du Quartette se sont réunis ce mardi à Amman, en Jordanie. Une rencontre jugée "positive" par le pays hôte, les deux parties ayant prévu de se revoir.
AFP - Israéliens et Palestiniens se sont rencontrés mardi pour la première fois depuis septembre 2010, et selon la Jordanie, pays hôte de cette rencontre, les deux parties prévoient de se revoir après cette rencontre "positive".
"Toutes les parties ont exprimé leur engagement dans une solution à deux Etats", a indiqué le ministre des Affaires étrangères jordanien Nasser Jawdeh, qualifiant de "positives" les trois heures et demi de rencontres. Israéliens et Palestiniens avaient souligné qu'elles ne devaient pas être considérées comme une relance du processus de paix.
"La partie palestinienne a présenté un document qui représente sa vision sur les frontières et la sécurité. La partie israélienne l'a reçu, promettant de l'étudier au cours des prochaines semaines", a affirmé M. Jawdeh à la presse.
"Nous avons décidé que les rencontres se poursuivraient en Jordanie et que l'annonce des réunions" serait faite par la Jordanie, a-t-il ajouté.
Les Etats-Unis ont salué "cette évolution positive".
"Les résultats que les deux parties disent vouloir ne peuvent être obtenus qu'à la table des négociations", a déclaré le porte-parole du président américain Barack Obama, Jay Carney, soulignant que M. Obama "fait tout son possible pour faire revenir" les protagonistes à cette table.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a "félicité" les négociateurs et les a encouragés à aller plus loin "pour établir une dynamique vers une paix durable".
Les délégués palestinien Saëb Erakat et israélien Yitzhak Molcho ont tenu une réunion plénière avec les représentants du Quartette (Etats-Unis, Russie, Union européenne et ONU), avant de se réunir bilatéralement en présence du ministre jordanien.
La Jordanie, signataire d'un traité de paix avec Israël en 1994, a tenu à ce que cette réunion ait lieu à Amman, loin de la clandestinité qu'elle adopte généralement lors de rencontres avec les Israéliens.
C'est la première fois que l'envoyé spécial du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le négociateur palestinien se revoient publiquement depuis septembre 2010.
Les deux parties ont néanmoins campé sur leurs positions, soulignant qu'il ne s'agit pas de la reprise des négociations de paix directes suspendues depuis près de 16 mois.
"L'exigence palestinienne est connue: que les Israéliens acceptent des références précises pour le processus de paix et arrêtent la colonisation, auquel cas nous sommes prêts à reprendre les négociations", a déclaré mardi le président palestinien Mahmoud Abbas.
Cette réunion a pour but de "faire avancer le processus de paix et rapprocher les points de vue", a-t-il déclaré à la presse, espérant "des résultats aujourd'hui ou dans les deux prochains jours pour préparer un terrain favorable à la reprise des négociations".
"Il s'agit d'un développement positif. C'est la première fois depuis longtemps que les Palestiniens sont disposés à venir parler avec nous directement sans conditions préalables", s'est félicité pour sa part le vice-Premier ministre israélien Dan Méridor.
Il a prévenu que cette rencontre exploratoire ne constituait pas un retour à la table des négociations, précisant qu'Israël, qui refuse jusqu'à présent le gel de la colonisation et les bases de discussions réclamées par les Palestiniens, ne dévoilerait ses positions que dans le cadre de discussions directes.
Le Quartette a fixé aux deux parties l'échéance du 26 janvier pour présenter leurs propositions détaillées en vue d'un règlement de paix.
La réunion, dénoncée les Frères musulmans, principale force d'opposition en Jordanie, a aussi été critiquée par plusieurs mouvements palestiniens. Les islamistes du Hamas, au pouvoir à Gaza, ont demandé à la direction palestinienne de boycotter la rencontre avec l'émissaire israélien, et le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP, gauche nationaliste) a qualifié l'initiative d'"erreur fatale".