Une quinzaine de responsables musulmans accusent le maire de New York, Michael Bloomberg, d'autoriser des opérations policières dans les lieux fréquentés par la communauté, enfreignant les libertés individuelles au nom de la lutte antiterroriste.
REUTERS - Une quinzaine de responsables d’associations musulmanes de New York ont décidé de boycotter un petit-déjeuner interreligieux organisé par la mairie pour protester contre la surveillance par la police de lieux fréquentés par la communauté.
Dans une lettre ouverte, les responsables religieux accusent le maire de New York Michael Bloomberg de fermer les yeux sur les pratiques de la police new-yorkaise (NYPD) qui, selon eux, enfreint le respect des libertés individuelles sous couvert de lutte anti-terroriste.
Dans leur courrier, les responsables citent une série de dépêches de l’agence Associated Press (AP) qui font état d’opérations de police, parfois en entente avec la CIA, consistant à infiltrer des mosquées, des librairies islamiques et autres lieux fréquentés par la communauté musulmane.
Linda Sarsour, directrice de l’association des arabo-américains de New York, a indiqué que les organisations appelant au boycottage souhaitaient la mise en place d’une commission d’enquête indépendante chargée de faire la lumière sur les méthodes de surveillance du NYPD.
Bloomberg a défendu le NYPD et Paul Browne, porte-parole de la police, a expliqué que l’emploi de policiers infiltrés avait permis de déjouer des attentats.
Depuis les attentats du 11 septembre 2001, la ville de New York a considérablement renforcé les moyens des unités de renseignement et d’antiterrorisme du New York Police Department. Les effectifs de ces unités dépassent les 1.000 policiers.
Selon Bloomberg, la ville a été visée par quatorze complots en dix ans.
En mai 2010, Faisal Shahzad, un Américain né au Pakistan, avait tenté de faire exploser une voiture piégée à Times Square, en plein coeur de Manhattan. La bombe n’avait pas fonctionné et l’alerte donnée par un passant avait permis de la désamorcer.