logo

"Moi Rashed, 10 ans, passionné de la chasse au faucon"

, envoyée spéciale à Abou Dhabi – Pour la deuxième fois de son Histoire, l’émirat d’Abou Dhabi organise un festival de fauconnerie, activité ancestrale inscrite en 2010 au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco. À seulement 10 ans, Rashed y participe.

Alors que ses camarades adorent monter à cheval et regarder des films pour enfants à la télévision, Rashed, lui, ne goûte que la chasse au faucon. Âgé seulement de 10 ans, le jeune garçon a hérité de sa famille cette passion ancestrale qui ne le quittera sans doute jamais. Ce dont il rêve ? "Représenter [son] pays dans les concours internationaux", explique-t-il.

C’est donc avec fierté que celui-ci a participé du 15 au 17 décembre au deuxième festival de chasse au faucon organisé dans la ville d’Al-Ain, à une centaine de kilomètres à l’est d’Abou Dhabi, en présence de 800 personnes issus de 80 pays. L’événement, qui n’avait eu lieu qu’une seule fois dans l'émirat, il y a 35 ans, a été ressuscité cette année à la suite de l’inscription de la fauconnerie, considérée comme "le sport des cheikhs", sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco en 2010.

Plus jeune participant à la manifestation, Rashed, qui, du fait de sa petite taille, arrive à peine à tenir un faucon dans ses mains déjà expertes, en est un peu l’attraction : chacun pose sur lui un regard à la fois amusé et affectueux.

Des rapaces à 7 000 euros soignés dans leur propre hôpital

La passion du jeune garçon pour les rapaces remonte à sa plus tendre enfance. Dès qu’il a su marcher, Rashed a accompagné son père et son défunt grand-père chasser l’outarde "houbara" dans le désert. Et dans la maison familiale, où un vaste espace leur est réservé, l’enfant a grandi au milieu d’eux. Ses parents en ont eu jusqu’à 11 en même temps, et pas des moindres : le prix de certains d’entre eux avoisinait les 35 000 dirhams (soit près de 7 000 euros) !

À ce prix, inutile de préciser que les oiseaux sont traités avec les égards dus à des princes du désert. Un budget spécial est ainsi alloué à leur élevage et, en cas de besoin, ils bénéficient de soins dans le fameux hôpital des faucons d’Abou Dhabi.

Du haut de ses 10 années, Rashed parle de sa passion avec délectation, offrant aux visiteurs de sa tante installée dans le hall qui abrite le festival des petits cadeaux traditionnels. Va-t-il gagner un prix ? Ce n’est pas son obsession, en tout cas pas pour l’instant…