"Si nous traitons cette crise sans traiter en même temps les déficits qui ont contribué à la déclencher, nous risquons de sombrer dans une autre crise à l'avenir", a prévenu le président américain.
Reuters - Barack Obama s'est engagé lundi à réduire le déficit budgétaire américain de moitié au cours de son mandat et a prévenu que les Etats-Unis risquaient une nouvelle crise si les problèmes de dette du pays n'étaient pas résolus.
L'administration Obama, qui commence l'application de son plan de relance économique de 787 milliards de dollars, a souligné que le besoin actuel de dépenses publiques ne signifiait pas que les difficultés budgétaires pouvaient être mises de côté.
"Si nous traitons cette crise sans traiter en même temps les déficits qui ont contribué à la déclencher, nous risquons de sombrer dans une autre crise à l'avenir", a prévenu Obama lors d'une réunion à la Maison blanche sur la "responsabilité
fiscale".
Le président américain avait invité à cette réunion des élus des deux partis, des entrepreneurs, des syndicalistes et des experts du budget.
Obama, qui doit présenter jeudi son premier budget, a rappelé avoir hérité d'un déficit de 1.300 milliards de dollars et souligné que le paiement de la dette avait atteint 250 milliards de dollars en 2008, soit trois fois plus que le budget de l'éducation.
"Nous ne pouvons ni n'allons supporter de tels déficits indéfiniment. Aujourd'hui je m'engage à réduire le déficit de moitié avant la fin de mon premier mandat".
Promesses à tenir
Le vice-président Joe Biden a également assuré que la crise économique ne devait pas occulter le besoin de réformes budgétaires et fiscales.
"Nous voulons être clairs: tout en prenant les mesures nécessaires pour sortir de la crise que nous traversons, nous ne négligerons pas la vision à long terme", a-t-il déclaré durant la même réunion.
"Nous ne perdrons pas de vue les besoins persistants de réformer le système de santé, adapter la politique énergétique
nos besoins, ni tous les autres défis qui détermineront ce que sera le XXIe siècle."
Si l'administration se concentre sur les mesures pour sortir le pays de la récession et réformer le secteur financier, Obama entend également tenir ses promesses de campagne, notamment l'extension de la couverture de santé aux Américains dépourvus d'assurance et la lutte contre le réchauffement climatique. Son directeur du budget, Peter Orszag, a toutefois souligné que la réduction des dépenses de santé était vitale pour redresser l'économie.
Le chef de file du groupe républicain à la Chambre des représentants, John Boehner, et le sénateur de l'Arizona John McCain, rival d'Obama à la présidentielle, ont également participé à la réunion.
La plupart des élus républicains ont vivement critiqué le plan de relance dont ils assimilent les mesures à un gaspillage qui ne fera que creuser davantage le déficit.
"Le président Obama a appelé les deux partis à agir sérieusement en matière de responsabilité fiscale", a rapporté Boehner dans un communiqué.
"Alors que notre déficit budgétaire risque d'atteindre 3.000 milliards de dollars cette année, les républicains sont prêts à travailler avec lui, et nous pensons qu'il convient de commencer dès à présent."