Alors que la répression se poursuit, plusieurs pays occidentaux dont la France ont fait part de leur vive inquiétude concernant Homs, suite notamment à des informations faisant état d'une opération militaire d'envergure en préparation dans la ville.
AFP - Les pays occidentaux ont mis en garde contre une nouvelle opération d'envergure contre la ville assiégée de Homs, un haut lieu de la contestation en Syrie où la répression sanglante menée par les forces du régime ne connaît aucun répit avec la mort de 14 civils.
Ces nouvelles violences interviennent alors que le monde marque la journée internationale des droits de l'Homme et à la veille d'une grève générale à laquelle ont appelé les militants pro-démocratie au début d'une campagne de désobéissance civile à travers le pays.
Sur le plan diplomatique, la Ligue arabe, qui a imposé des sanctions économiques à la Syrie, a prévu en fin de semaine prochaine deux réunions au Caire, l'une du Comité ministériel en charge du dossier suivie d'une autre extraordinaire de l'ensemble des chefs de la diplomatie, selon un responsable.
Elles visent à discuter des conditions posées par le régime de Bachar al-Assad qui a exigé une levée des sanctions en échange de sa signature du protocole sur l'envoi d'observateurs arabes chargés de rendre compte des violences et de tenter de mettre fin à la répression.
Selon un bilan de l'ONU fourni le 1er décembre, plus de 4.000 personnes ont été tuées par les forces de sécurité depuis le début le 15 mars de la révolte populaire contre le régime mais le pouvoir semble toujours décidé à étouffer la contestation.
Ses soldats appuyés par des chars et ses forces de sécurité ont ainsi été envoyés dans plusieurs villes pour des opérations de ratissage, des perquisitions et des intimidations, selon les militants pro-démocratie, l'une des rares sources à l'intérieur du pays où les médias étrangers ne peuvent circuler librement.
C'est surtout la province de Homs (centre), l'un des plus importants foyers de contestation, qui est la cible d'une répression violente depuis des semaines avec la mort de dizaines de civils, dont des femmes et des enfants.
"Toutes les informations, les vidéos, ainsi que les militants sur le terrain affirment que le régime se prépare à commettre un massacre collectif pour faire taire la révolution à Homs, et en faire un exemple pour les autres régions", a affirmé le Conseil national syrien, qui regroupe la majorité des courants de l'opposition, dans un communiqué vendredi.
"La France est profondément inquiète des informations faisant état d'une opération militaire d'envergure que les forces de sécurité syriennes seraient en train de préparer contre Homs", a déclaré le ministère des Affaires étrangères, en appelant "l'ensemble de la communauté internationale (à) se mobiliser pour sauver le peuple syrien".
Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont fait aussi part de leurs préoccupations, Washington se disant "profondément inquiets quant à la tournure des événements à Homs" et Londres appelant Damas à en "retirer immédiatement ses forces".
Samedi encore, trois civils y ont été abattus par les forces de l'ordre, alors que deux ont péri à Deraa (sud), quatre lors de funérailles à Idleb (nord-ouest), et trois dans des tirs de mitrailleuses lourdes à Hama (centre), a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Selon l'OSDH et une source médicale libanaise, une Syrienne de 23 ans, blessée au ventre par balles dans la ville frontalière syrienne de Tall Kalakh, a succombé dans un hôpital au Liban. Et à la frontière turco-syrienne, un médecin syrien a été tué par les forces de sécurité.
De plus, trois hommes arrêtés par les forces du régime il y a trois semaines à Harasta, près de Damas, ont péri "sous la torture", a ajouté l'OSDH.
Entretemps, les militants ont appelé employés, ouvriers et étudiants à "une grève générale dimanche", suivie dans la semaine de la fermeture de routes importantes et d'autoroutes, de sit-in, de grèves dans les universités, dans les transports et la fonction publique ou encore de coupures volontaires des communications sur téléphones portables.
"Nous poursuivons notre Révolution pacifique et notre lutte civile jusqu'à la victoire. La grève de la dignité est un pas vers la désobéissance civile (...) pour couper les moyens financiers du régime avec lesquels il tue nos enfants", ont-ils écrit sur internet.