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Greenpeace s'est introduit dans la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine

Huit militants de Greenpeace se sont introduits lundi matin dans la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine, en région parisienne. Dans un communiqué, l'association a expliqué son geste, arguant que le "nucléaire sûr n'existe pas".

AFP - Des militants de Greenpeace ont réussi un coup d'éclat lundi matin en s'introduisant dans la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine (Aube), à 95 km au sud-est de Paris, d'autres actions, non revendiquées, ayant été menées au Blayais, à Chinon et Cadarache.

Dans un communiqué, Greenpeace précise s'être introduit vers 06H00 dans cette centrale "pour faire passer le message que le nucléaire sûr n'existe pas".

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Greenpeace estime que la sécurité n'est pas assurée

Interrogé sur France Info, le ministre de l'Industrie, Eric Besson, a évoqué de possibles "dysfonctionnements" et a avoué sa surprise.

L'équipe de Greenpeace a été "immédiatement détectée" et l'évènement n'a eu aucune conséquence sur la sécurité des installations, a affirmé EDF dans un communiqué.

Ces personnes "ont été immédiatement détectées par le dispositif de sécurité et leur cheminement a été suivi en permanence sur le site, sans qu’il soit décidé de faire usage de la force", a expliqué le groupe d'énergie, ajoutant que sept des neuf personnes "ont été appréhendées dans le calme par la gendarmerie".

Huit militants sont entrés dans la centrale, avait indiqué auparavant la gendarmerie, faisant état d'interpellations. Plus tard dans la matinée, la gendarmerie a signalé des tentatives d'intrusion dans les sites nucléaires de Blaye (Gironde), Chinon (Indre-et-Loire) et Cadarache (Bouches-du-Rhône).

A Chinon et au Blayais, EDF a annoncé que des banderoles avaient été déployées et "immédiatement retirées", sans préciser si c'était à l'intérieur ou à l'extérieur.

A Nogent-sur-Seine, "une partie des militants a réussi à grimper sur le dôme de l'un des réacteurs, où ils ont déployé une banderole: +le nucléaire sûr n'existe pas+", a expliqué Axel Renaudin, chargé de communication de Greenpeace.

Greenpeace affirme être entré dans d'autres centrales nucléaires...

"Vers 6h ce matin, au moment où ils sont entrés dans la centrale de Nogent, d'autres militants de Greenpeace se sont introduits dans d'autres installations nucléaires", affirme, sans nommer les lieux, l'organisation écologiste, précisant que ces activistes "parviennent à se déplacer sur ces sites sans être repérés".

EDF, de son côté, a annoncé que des banderoles avaient été déployées et "immédiatement retirées" sur les sites nucléaires de Chinon (Indre-et-Loire) et du Blayais (Gironde), parallèlement à l'intrusion de plusieurs militants de Greenpeace dans la centrale de Nogent-sur-Seine (Aube).

Greenpeace n'a pas non plus donné de précisions sur le nombre de militants présents. "Areva, EDF, les forces de l'ordre et les responsables politiques prétendent que les sites nucléaires français sont sécurisés et que les militants de Greenpeace ont été immédiatement repérés ? A eux de retrouver les militants", a ajouté l'organisation dans son communiqué.
 

Vers 08H30, les militants étaient toujours dans la centrale, dont certains sur le dôme du réacteur, selon M. Renaudin.

"Cette opération montre à quel point nos sites sont fragiles aux facteurs d'agression extérieurs, non naturels", a estimé Sophia Majnoni, chargée des questions nucléaires pour Greenpeace, qui avait indiqué auparavant que le "but" de l'opération était de démontrer "la sensibilité des installations nucléaires françaises, et à quel point il est facile d'atteindre le coeur d'une centrale".

"Si l'enquête confirme" l'événement, "cela veut dire qu'il y a eu dysfonctionnements et qu'il faudra prendre des dispositions pour que ça ne se reproduise pas", a déclaré Eric Besson sur France Info.

Interrogé par BFMTV-RMC, Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, a jugé l'action "irresponsable de (la) part" de Greenpeace.

"Il va falloir en tirer des conséquences. (...) On ne peut pas permettre que n'importe qui puisse entrer aussi facilement que ça dans une centrale nucléaire. On peut imaginer ce que certains pourraient en faire", a poursuivi M. Guaino.

"Il faut revoir l'approche globale de la sécurité des centrales. (La politique actuelle) ne prend en compte ni le risque terroriste ni le risque d'une chute d'avion ou d'une explosion chimique ou d'un acte de malveillance", a souligné de son côté Sophia Majnoni, de Greenpeace.

Touts les accès menant à la centrale de Nogent-sur-Seine étaient coupés peu après 09H00, a constaté un photographe de l'AFP.

Au moins une compagnie de gendarmerie était sur place, ainsi que le Peloton spécialisé de protection de la gendarmerie (PSPG).

La centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine, construite en 1987 et qui possède deux réacteurs, a été choisie par Greenpeace "car elle est la plus proche de Paris", selon Greenpeace.

Championne du monde de l'atome, la France tire 75% de son électricité de son parc de 58 réacteurs.