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Quelque 110 millions d'électeurs se préparent à voter, dimanche, pour les législatvies. Le parti au pouvoir, Russie unie, dont le président Dmitri Medvedev est tête de liste, devrait obtenir une large majorité à la Douma.

AFP - Les Russes se préparaient samedi à voter pour élire dimanche leur nouveau Parlement dans un paysage politique verrouillé depuis une décennie, à l'issue d'une campagne dominée par le parti au pouvoir Russie unie et marquée par des pressions sans précédent.

Russie unie, le parti de Vladimir Poutine dont le président Dmitri Medvedev est tête de liste, est le favori incontournable des législatives, même si le scrutin pourrait montrer les signes d'une érosion du pouvoir incarné par l'ex-agent du KGB.

Toute manifestation électorale étant interdite samedi, "journée de silence électoral", le président Medvedev a appelé vendredi les quelque 110 millions d'électeurs à faire le "bon choix" en désignant les 450 députés de la Douma d'Etat (chambre basse).

"Ensemble, je suis sûr que nous pourrons faire de la Russie un pays vraiment moderne, très développé et agréable à vivre, alors faites le bon choix le 4 décembre", a déclaré M. Medvedev dans une adresse à la nation, soulignant que le pays n'avait pas besoin d'un Parlement "déchiré par les contradictions".

De son côté, M. Poutine a demandé aux électeurs d'ignorer les appels de l'opposition radicale de boycotter le scrutin jugeant que celle-ci était "pour la politique du pire".

Le parti au pouvoir Russie unie a vu sa popularité baisser et ne devrait pas parvenir selon les sondages à maintenir son écrasante majorité des deux tiers à la Douma qui lui permet si nécessaire d'amender la Constitution.

Selon le dernier sondage de l'institut indépendant Levada, le parti est crédité de 56% des intentions de vote en novembre, après avoir perdu 12 points en un mois.

Face à cette situation, les autorités ont cherché à mobiliser les électeurs par tous les moyens en exerçant des pressions sans précédent sur les administration et les salariés, selon l'opposition et plusieurs ONG.

Le chef de la commission pour la sécurité de la Douma sortante Guennadi Goudkov a estimé récemment que l'ampleur de la fraude électorale risquait de nourrir "l'extrémisme" dans le pays.

"Les salariés sont contraints de voter sous la surveillance de leurs supérieurs. C'est ça une élection libre, c'est ça la démocratie?", a lancé cet élu du parti Russie juste, une formation de centre-gauche qui n'a jusqu'à présent guère inquiété le pouvoir.

Le chef du PC, Guennadi Ziouganov, a pour sa part promis un printemps arabe au régime Poutine.

L'ONG russe Golos, une association financée par des fonds occidentaux qui relève les fraudes électorales en Russie s'est vue vendredi infliger une amende de 30.000 roubles (700 euros) pour violation de la loi électorale.

Le parquet a ouvert une enquête à l'encontre de Golos, l'accusant de propager des "rumeurs". Une chaîne nationale a diffusé vendredi soir un documentaire accusant l'ONG d'agir pour le compte des Etats-Unis qui la financent, en noircissant les élections russes.

Trois autres partis actuellement représentés à la Douma -- le Parti communiste, le Parti libéral-démocrate et Russie juste (centre gauche) -- devraient franchir le seuil de 7% nécessaire pour entrer au Parlement.

Le parti d'opposition démocratique Iabloko, crédité de 4% des suffrages, a peu de chances d'entrer à la Douma. Quant au parti d'opposition libérale Parnass, il a été écarté du scrutin et a appelé, comme l'opposition radicale, à le boycotter ou à voter nul en maculant son bulletin en signe de protestation.