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Ce vendredi la presse française revient largement sur l’intervention télévisée du président français…
Nicolas Sarkozy est en Une de Libération, qui titre«Merkozy candidat». Le chef de l’Etat selon le journal a été contraint de donner des gages à Berlin sur la rigueur budgétaire à la veille d’un autre discours, celui d’Angela Merkel devant le Bundestag. L’article en page 2 parle même d’un «président modèle allemand»… et s’interroge : mais qui a parlé hier soir à Toulon ? Angela Sarkozy ou Nicolas Merkel ? Ces deux là s’appelleraient tous les jours depuis deux semaines et Nicolas Sarkozy aurait même envoyé son projet de discours à la chancelière allemande, «par courtoisie … plus que pour validation». Alors il est vrai que le couple franco allemand essaie de trouver une voie de compromis pour sauver l’Europe de la crise…plus de discipline contre plus de solidarité… Mais pour le journal pour le moment, il y a 1-0 pour la chancelière allemande car le combat du président français pour que la BCE puisse racheter les dettes d’un état attaqué par la spéculation n’a pas avancé d’un pouce...

Son de cloche par contre très différent du coté duFigaro, qui titre «La nouvelle Europe de Sarkozy pour sortir de la crise». C’est une Europe politique, fondée sur l’engagement mutuel des gouvernements comme complément de la monnaie commune. Alors si pour Etienne Mougeotte, il «ne manquera pas en France d’aboyeurs pour crier à la capitulation de Sarkozy face à Angela Merkel»…le chef de l’état a au moins dit la vérité aux Français»…que ce soit sur le financement du modèle social français par l’emprunt, ou sur la «double faute» de la retraite à 60 ans et des 35 heures.
La «vérité»…un mot qui a été prononcé 11 fois dans le discours de Nicolas Sarkozy et qui se retrouve aussi en Une de France Soir… «Sarkozy, la vérité quoi qu’il en coûte»…

Les termes utilisés par le chef de l’Etat font aussi l’objet d’un article de Rue 89 qui recense la fréquence des mots employés dans le discours : 11 fois pour «vérité» on l’a dit, 7 fois pour la «peur », un thème qui revient en force, «travail» 21 fois, pas étonnant pour le chef de l’Etat, 45 pour le mot «crise», anxiogène, et de manière intéressante : 54 fois pour le mot «Europe», par opposition à l’Etat qui a quasiment disparu…on l’a compris, pour Nicolas Sarkozy, impossible pour la France d’agir seule dans la crise.

« La crise », également en une du journal Les Echos qui revient lui aussi sur le style de cette intervention de Toulon, qui avait des allures de campagne…
Mais on a voulu la jouer léger : ton grave, sans musique ni banderole relève le journal, juste un pupitre blanc orné des insignes de la République et un Chef de l’Etat qui entame son discours au plus vite, «comme embarrassé par les applaudissements». Mais tout de même les piques contre le PS n’ont pas manqué : leurs prises de positions ou leurs décisions passées ont été successivement qualifiées de «faute grave», de «mensonge», ou encore «d’appel d’air incontrôlé»…

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