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Le gouvernement libanais coopère financièrement avec le TSL

Le Premier ministre Najib Mikati a ordonné le transfert de la contribution du Liban pour le financement du Tribunal spécial pour le Liban, chargé d'enquêter sur la mort de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri.

AFP - Le Premier ministre libanais Najib Mikati a annoncé mercredi avoir versé la part du Liban au tribunal de l'ONU chargé de juger les assassins de l'ex-dirigeant Rafic Hariri, une question qui avait menacé de provoquer la chute de son gouvernement.

Le puissant mouvement chiite armé du Hezbollah, qui domine le gouvernement avec ses alliés, avait dit à maintes reprises refuser que le Liban paie sa contribution dans le financement du Tribunal spécial pour le Liban (TSL) et réclamé la fin de la coopération avec cette instance créée par l'ONU.

Il n'était pas clair dans l'immédiat si la décision de transférer les fonds avait été prise de concert avec les autres membres du gouvernement. Elle a été annoncée après le report d'une réunion du Conseil des ministres consacrée à cette question.

"Ce matin, j'ai transféré la part du Liban dans le financement du TSL", a déclaré devant les journalistes M. Mikati dans une annonce surprise.

"Il s'agit d'une décision nationale qui protège le Liban des répercussions des évènements" dans la région, a-t-il dit ."Cette décision témoigne du respect par le Liban de ses engagements internationaux et du principe de la justice (...). Il ne s'agit pas d'une victoire d'une partie sur une autre".

La semaine dernière, M. Mikati avait menacé de démissionner si son gouvernement refusait de financer le TSL, alors que la pression internationale s'est accentuée pour que Beyrouth honore ses engagements financiers vis-à-vis du tribunal.

Le TSL a inculpé quatre membres du Hezbollah pour le meurtre de Rafic Hariri, tué le 14 février 2005 avec 22 autres personnes dans un attentat à la bombe. Le Hezbollah accuse le TSL d'être un complot israélo-américain visant à le détruire et affirme qu'il ne remettra jamais les quatre accusés.

"Si le gouvernement décide de ne pas payer ce qu'il doit au tribunal, le Liban sera la cible de sanctions", avait averti le Premier ministre. Il avait dit qu'il poursuivait ses efforts afin que soit prise "la bonne décision concernant le versement des fonds dans les délais".

La part du Liban pour 2011 s'élève à 35 millions de dollars (25,2 millions d'euros), soit 49% du budget du TSL. Le gouvernement avait jusqu'à fin octobre pour effectuer les versements.

Le nouveau président du tribunal, David Baragwanath, a effectué la semaine dernière une visite au Liban. Selon un responsable gouvernemental, il a clairement appelé les dirigeants libanais à respecter leurs engagements avant que le dossier ne soit "transféré" devant le Conseil de sécurité de l'ONU.

Le Liban a payé sa part pendant deux ans sous les gouvernements de l'ancien Premier ministre Saad Hariri, fis de Rafic Hariri, et de son prédécesseur. Mais en janvier, le Hezbollah et ses alliés ont fait chuter le cabinet Hariri et annoncé qu'ils bloqueraient toute décision concernant le financement du TSL.