
Alors que les combattants talibans de la vallée de la Swat se disent prêts à un cessez-le-feu permanent sous certaines conditions, un responsable du gouvernement a été enlevé ce dimanche dans la région.
Reuters - Des talibans ont enlevé dimanche un haut responsable du gouvernement et six de ses gardes dans la vallée de la Swat, au Pakistan, portant un sérieux coup aux négociations pour un cessez-le-feu dans la région.
Khushal Khan roulait en voiture vers Mingora, principale ville de la vallée du nord-ouest du pays, lorsque des "mécréants" l'ont capturé, a déclaré à Reuters le commissaire Syed Mohammad Jawed, responsable du canton de Malakand, qui englobe la vallée.
Le gouvernement pakistanais a signé lundi avec les rebelles islamistes de la Swat un accord sur le rétablissement de la charia, la loi islamique, afin de tenter de pacifier la zone, proche de la frontière avec l'Afghanistan.
Un porte-parole des taliban de la vallée, Muslim Khan, a revendiqué l'enlèvement.
"Il est notre hôte. Nous voulons évoquer quelques problèmes avec lui. Nous lui servirons le thé et le libérerons ensuite", a-t-il dit.
Islamabad a annoncé samedi la conclusion d'un cessez-le-feu permanent, mais les taliban de la vallée ont fait savoir qu'ils étudieraient la prorogation d'un cessez-le-feu unilatéral de dix jours lorsqu'il viendra à expiration, mercredi prochain.
Les gouvernements occidentaux et de nombreux Pakistanais se sont inquiétés de l'offre du gouvernement de rétablir la charia dans la région de Malakand si les taliban acceptent la paix.
Ils redoutent qu'un cessez-le-feu entraîne la création d'un nouveau sanctuaire au Pakistan où les taliban et al Qaïda pourraient opérer librement. Ils craignent aussi que les taliban d'autres régions ne soient encouragés par l'initiative du gouvernement.
Depuis le début du soulèvement islamiste dans la vallée, fin 2007, environ 1.200 personnes ont été tuées et entre 50.000 et 500.000 habitants ont fui la zone.